Oh non, encore un film oreiller... Mais, attention, ma critique est légitime, je n'ai loupé que 7% de cette petite pépite de l'ennui !
Ah ! Et autant le dire d'emblée, la science-fiction, pour moi, C KONPLIKÉ. Mais restons objectifs et n'oublions pas qu'il s'agit d'un film lituanien en tête d'affiche.
Alors sans plus attendre, ces quelques lignes qui s'efforceront de flirter avec l'indulgence et de, surtout, justifier ce 5/10.
J'aime pas la SF mais l'écologie c'est cool.
Nombreuses sont les oeuvres de SF qui abordent de manière secondaire ou sous-jacente les questions écologiques. Des grands classiques comme récemment à nouveau adapté Dune, l'excellent Soleil Vert ou encore en animation Nausicaä - pour ne citer que les plus connus. Tous ces films ne sont que d'un point différents de Vesper Chronicles, ils sont réussis... (bon d'accord on oublie le dernier Dune. Et oui, je suis odieuse.)
Les ambitions du film sont parfaitement méritantes et pourtant les réalisateurs/scénaristes oublient un point important, pour ne pas dire essentiel : nous ne sommes pas dans vos têtes !
Qu'il nous a fallut du temps à nous, spectateurs, pour comprendre le rapport entre les personnages ou de tout bêtement comprendre que Vesper est une fille (non parce qu'en plus ça a son importance). Et encore aujourd'hui (film visionné le 27/08/22) j'en suis à me demander si le village est réellement composé de deux habitations ou si la population est finalement plus nombreuse mais que pour des questions de scénario et de budget, on les a invisibilisés ? Que de mystères ! Bref, nous parlions écologie me semble-t-il.
Alors oui, c'est valeureux d'aborder les questions de l'écologie, de l'état de la planète dans le futur, youpi youpi. Seulement voilà, selon le synopsis, selon les enjeux du film, l'écologie est censée sur trouver au centre du film, en être l'intrigue principale puisqu'il s'agit à la base de trouver un moyen de rendre les plantes à nouveau reproductibles pour Vesper, notre bio-hackeuse.
Moi qui pensais découvrir un film qui avait développé de nouvelles techniques de hacking, j'ai vu une fille qui sait utiliser un microscope du futur (rendez-nous Mr. Robot sur Netflix et cessons de parler de hacking à tout va, pitié).
Mais quitte à éviter de faire un copier coller pauvre de Nausicaä, pourquoi ne pas ajouter un élément fabuleux : la mûle comme celle de Luc Besson dans Lucy ? Funky, non ? Comme ça on rappelle que l'humanité se sépare toujours en deux parties dans les mauvais films : les gentils et les méchants et que rien ne pourra jamais nuancer la frontière entre les deux.
Camélia (à ne pas confondre avec Chlamydia, paraît-il que ce n'est pas drôle) est aussi mystérieuse que Vesper - qui finalement n'est peut-être pas mystérieuse mais juste totalement vide - est-elle bonne ? Est-elle mauvaise ? Quand dit-elle la vérité ? Oh non ! C'est un clone intelligent !
Mais alors qu'elle serait prête à tromper son drone de père, Vesper accorde une confiance aveugle en Camélia, c'est beau l'amitié. Heureusement la brave jeune fille sera récompensée en découvrant que son amie portait en elle de l'ADN de plante fertile (sisi, la mûle, ça avait du sens).
Chaque élément narratif sert la finalité alors, c'est cool.
Oui, mais non. Car en faisant des choses comme ça, les scénaristes oublient qu'écrire un film aussi nécessite de maintenir l'attention de ses spectateurs sur la longueur. Pendant les trois quarts du film on se demande ce que l'on regarde, vers où le film peut-il bien aller à à quoi, diable, servent tous ces rebondissements ?
Et moi qui m'attendais à un film répondant au consumérisme d'aujourd'hui, aux questions écologiques que l'on se pose par, je ne sais pas, une catastrophe naturelle ou autre, j'avais surtout l'impression de regarde les campagnes mourantes de Raymond Depardon en version parisiennes... euh pardon le mot c'était corrompues.
La monteuse n'a pas eu accès à des somnifères ?
Le dernier quart d'heure a été pour moi l'ouverture aux bras de Morphée . Comment un film de l'urgence peut-il se dérouler aussi lentement ? Oui, j'entends, il faut prendre en compte la direction d'acteurs, la mise en scène blablabla. Et, dédicace personnelle, comme dirait Antoine Goya, nous sommes responsable de notre propre ennui. Ok, seulement ici, même les scènes d'angoisse et de précipitation sont montées sous tranquillisants.
Je sais que ça vous avait manqué alors abordons un peu la question de l'image.
Pour moi, la SF c'est l'ouverture du champ des possibles en matière audiovisuelle. Je ne cracherai pas sur les décors car c'est une réussite. Ils traduisent à merveille l'insalubrité des lieux et l'état d'esprit dans lequel se trouve les personnages. Les plantes de Vesper, qui sont le moyen d'échapper à tout ceci sont d'une beauté intouchable. Avec parfois l'impression de regarder un Bertrand Mantico, je suis ravie.
Mais la lumière... On est dans un film sombre où les personnages sont noirs ou blancs, où le danger guette à chaque recoin MAIS la lumière est lissée, parfaitement diffuse. POURQUOI ??? Avec les petites fenêtres de maison, les bois ou les plantes lumineuses, tellement de contrastes, de couleurs étaient possibles mais nous restions bien sur le classique "quand on est en sécurité on met un CTO, quand on flippe on met un CTB et on diffuse le tout, ouiiii". Le bleu et le orange ça commence à bien faire, il faut aborder une nouvelle manière de faire la lumière dans les films en tête d'affiche. On aurait presque pu dire qu'on regardait un drame français classique si seulement les décors n'avait pas créé cette dimension abordée plus tôt.
Ok je ments ça c'est pas une vraie partie, c'est juste pour rager
Je veux bien reconnaître être mauvaise en sciences. Mais, diable, comment un casque-drone volant dénué d'électricité et de mécanique (non, ici on préfère ce qui est visqueux et méconnu) peut-il fonctionner ? La machine charge avec de l'électricité, jusque là tout va bien et est relié par une hypothétique force obscure au cerveau du père. Avait-on inventé le bluetooth neuronal ?? Encore un mystère, cool.
En revanche on a relié le corps et le cerveau du père par le biais de câbles et tuyaux, tout ce qu'il y a de plus normal. Allez comprendre...
PEUT-ÊTRE, en effet que si j'ai mis 5/10 à ce film c'est uniquement grâce à l'équipe de déco, aux acteurs qui ne sont pas si pire et au fait que le film ne soit pas américain.
Pour le reste, vous l'aurez compris, un manque de dynamisme, de culot et de cohérence. Par pitié messieurs mesdames les scénaristes, servez-nous des histoires que l'on peut comprendre et sinon mieux : interpréter !
C'est bon, je suis calmée.