Ce qui fait problème, ce n'est pas tant que Dick Cheney soit un sale type, marié à une femme ambitieuse et qu'il n'évolue qu'au milieu de personnages aussi peu reluisants que dépourvus de convictions ; ce qui gêne, c'est que dans l'univers décrit par Adam McKay, tout est tellement pourri qu'il est impossible de s'attacher à un seul personnage et de concevoir une sortie du cauchemar que serait la politique étatsunienne. Le point de vue " réaliste " présenté par le personnage de Cheney selon lequel l'entreprise de guerre néoconservatrice a sauvé le monde semble avoir tout envahi quand bien même l'objectif du film serait de démontrer le contraire. Les attaques dirigées vers le personnage partent dans tous les sens, le plus souvent sans atteindre vraiment leur but, d'autant que la plupart des épisodes abordés ont déjà été traités dans des films plus solides (voir : (https://nathanzoebl.com/?s=vice).
Le récit du succès de cet homme qui s'impose comme président bis et qui serait le principal, sinon le seul, responsable de la politique désastreuse menée sous George W. Bush fait l'impasse sur l'organisation réelle et les mécanismes complexes d'un système politique dont seule est évoquée l'interprétation d'un article de la constitution. Il semble douteux que Bush père et les lobbies qui ont poussé la candidature du fils se soient laissés voler la victoire pour abandonner sans contrepartie les décisions stratégiques qui les intéressaient à Cheney.