Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

Critique de Vice versa par Margot-atwa

Critique de Vice versa par Margot-atwa


Première critique pour ma part, elle portera sur mon second Pixar préféré, Vice-versa.
Ce film dispose d'une richesse assez incroyable concernant le nombre de thèmes qu'il aborde.
En effet, si Vice-versa est avant tout un film sur le passage à l'âge adulte, il traite bien d'autre sujets. (Souhaitant et essayant d'aborder chacun de ces thèmes, je m'excuse donc par avance pour le pavé que pourrait être cette critique.)


Ce qui se distingue en premier dans le film, ce sont les personnages, représentant chacun une émotion. Nous retrouvons ainsi joie, tristesse, dégoût, peur, et colère.
Chacune de ces émotions fait partie intégrante de Riley, 11 ans, personnage principale.
Nous pouvons d'ailleurs remarquer qu'à la naissance de Riley, seule joie existe en elle, très rapidement suivie par tristesse, et plus tard par le reste des personnages «émotions».
Cela semble signifier que la complexité fait partie intégrante de l'être humain, en effet, sans ce que qu'elle peut ressentir de «mauvais» (la peur, la colère et le dégoût) Riley n'est pas vraiment elle-même.
Nous pouvons donc en conclure qu'un corps ne peut fonctionner correctement en éprouvant uniquement de la joie, le film instaure donc un débat entre bien et mal, tout deux nécessaires pour que quelqu'un «soit».


De plus, chacune des émotions dispose de sa propre personnalité et n'essaie pas de se calquer sur les autres. Prenons exemple de la scène ou tristesse essaie d'aider Bing Bong, l'ami imaginaire de Riley, qui est en train de tomber dans l'oublie. Cette dernière reste fidèle à elle-même et n'essaie pas de changer les idées de Bing Bong comme pourrait le faire joie, elle se contente seulement de l'écouter, ce qui s'avère finalement être un sucés.
Ainsi, une fois questionnée par joie sur ses capacités à aider les autres, tristesse se contentera de lui répondre «pleurer l'aide a aller mieux».
Vice-versa est donc le résultat de personnages entiers ne pouvant réellement changer et ayant tous un rôle important dans ce fonctionnement de Riley.


La nuance est d'ailleurs un point fort du film, malgré le fait que Vice-versa soit un Pixar, et donc un film «tout public», il ne se repose pas sur ses acquis et souhaite nous partager d'importantes valeurs.
Prenons exemple sur une des dernières scènes. Joie se rend compte qu'un souvenir peut-être bon car il possède en lui une part de tristesse, ainsi, lorsque Riley est triste après avoir marqué contre son camp au hockey, elle est finalement rassurée par son équipe. La base du souvenir (tristesse) est donc essentielle à la partie joyeuse de ce dernier, sans elle le souvenir ne serait pas.


L’esthétique de Vice-versa est un plaisir visuel, en effet, durant tout le film, le spectateur visite le cerveau de Riley, représenté et simplifié par une ville, composée de différentes îles, et bien plus.
L'idée des îles s'avère d'ailleurs judicieuse car elles symbolisent la personnalité de Riley.
Elles sont à la fois les valeurs que possède la jeune fille, transmises par ses parents ou sa famille, mais aussi ses passions dépendant majoritairement de ses propres goûts.


J'annonçais dans mon introduction que la thématique principale de Vice-versa était celle du passage à l'âge adulte. Ce dernier est intelligemment mis en parallèle avec un prétexte, celui du déménagement, tous deux synonymes de changements brutaux dans la vie de Riley.
La petite fille est heureuse dans son quotidien, soudainement brusqué par cette nouvelle vie qui sera pour elle le début de la déchéance. Les problèmes débutent en effet quand Riley quitte tout ses repères pour se rendre en Californie, ou elle ne sera plus heureuse.
D'un seul coup tout s'accumule dans sa tête et les émotions qui la contrôlent ne savent comment réagir face à ce problème.
La représentation de ce chamboulement intellectuel se traduit par les «boules souvenirs» de toutes les couleurs que produit Riley, s'accumulant également sur l'étagère fictive qui réunie tous les souvenirs.


Il est également important d'ajouter que si Vice versa est un film qui touche, c'est avant tout car chacun d'entre nous peut retranscrire sa propre histoire à travers celle de Riley.
Les souvenirs d'enfance y sont par exemple abordés, souvenir dont nous disposons tous.
Il nous semblera donc simple de nous mettre à la place de la protagoniste.


La perte est également abordée à travers le changement lors de la mort de Bing Bong :Riley grandit, et ses souvenirs d'enfance qu'elle oublie laisseront place à quelque chose de nouveau, en effet, Bing Bong décide de se sacrifier pour que joie puisse retrouver la mémoire centrale et ainsi «sauver» Riley, sorte de compromis: il est nécessaire que Riley oublie Bing Bong (représentation du passé) pour se concentrer sur le future (ici le fait que joie puisse retrouver la mémoire centrale).
De plus, Vice-versa souligne également l'importance de s'acharner à vivre, en effet, dans une des dernières scènes, c'est au plus bas que joie réalise avoir besoin de tristesse pour pouvoir exister, et bel et bien une fois perdue au fond des souvenirs qui s'effacent qu'elle décide de tout faire pour revenir à la vie.


Une autre valeur importante est le fait que tristesse ne devienne finalement pas joyeuse, cela semble vouloir dire qu'il est préférable d'apprendre à être soi-même et non pas d'essayer de reproduire quelqu'un (sérieusement, un grand merci Pixar)


Pour conclure, le film se termine sur une note positive, celle de la création d'une nouvelle île rassemblant de nouvelles valeurs et passions. Cependant il ne s'agit pas d'une fin naïve, le film ne dit pas que dorénavant tout sera plus simple, il nous montre juste une enfant qui grandit, maintenant prête à affronter la vie, et pour cela, Vice-versa est un film qui mérite d'être vu, et apprécie.
(PS, mention spéciale pour la phrase «L'ile des boys band, pourvu que ce ne soit qu'une phase» prononcée par peur).

Margot-atwa
9
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Créée

le 3 nov. 2018

Critique lue 145 fois

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Margot-atwa

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