Je dois dire que cela me manquais de ne pas avoir de film Pixar qui était la suite d’un autre : Toy Story 3, Cars 2, Monsters University… A venir Finding Dory (après Finding Nemo), Toy Story 4, Cars 3 et même The Incredibles 2… Au moins The Good Dinosaur et Brave ont sauvé un peu la mise… Et s’attaquer à la conscience d’une enfant, quel audace ! Ils ont voulu taper fort ! C’est un sujet complexe car abstrait… Et c’est en regardant sa fille tomber dans l’adolescence, que le réalisateur Pete Docter a eu l’idée du film… D’ailleurs, beaucoup d’implication de sa part, la vie de Riley étant en partie inspirée de la sienne, puisque lui aussi habitait dans le Minnesota étant plus jeune. Beaucoup d’études, d’observations des proches (car c’est avec eux que les émotions sont les plus vives et les plus intenses) et moins proches, ont été réalisées, pour être au plus proche des réactions et du comportement des gens. Et ça se ressent, je me suis plusieurs fois reconnues dans les personnages, ce qui est excellent et déroutant à la fois (ça fait bizarre de se dire que je peux être comme dans telle ou telle situation, parfois ^^). Brillante idée des réalisateurs de faire correspondre chaque personnage à une forme évocative : Joy ressemble à une étoile, Sadness à une larme, Anger à une brique, Degust à un brocoli et Fear à un nerf ! Ce qui souligne encore plus l’identification pour les jeunes enfants… Pour cela, ils se sont mis en relation avec Tony Fucile qui avait travaillé dans The Lion King et Aladdin (rien que ça…) pour donner un aspect plus cartoon aux personnages.
J’ai adoré les graphismes et l’ambiance visuelle de la partie du subconscient qui est clairement inspiré des films d’horreur, c’est sombre tout en étant imaginatif et ludique… De même, j’ai adoré que la salle de contrôle, le Quartier Général, ressemble à l’hypothalamus (où est censé se loger le centre cognitif de l’esprit). La mémoire à long terme est quand à elle inspirée des usine de fabrication de bonbons. J’ai eu peur de tomber dans la critique de leur grand concurrent (Dreamworks) avec les studios des rêves, mais ils sont en réalités plus proches d’Hollywood, donc tout va bien ^^ Mais ma palme d’or reste la différence d’ambiance entre les deux univers (l’esprit de Riley et la vie réelle) ! La vie réelle est peu saturée, contrastée alors que l’esprit est plus vif, saturé, théâtral et contrasté. Une très belle façon de pouvoir identifier facilement dans quelle partie on se situe…
J’ai néanmoins été déçue par certains points… Voir même très déçue ! Tout d’abord, la musique… Avec le compositeur Michael Giacchino, si talentueux et que l’on avait déjà entendu dans Up ; et une volonté de faire une musique qui vienne de l’intérieur ; la musique est clairement nulle ! On ne l’entend pas, elle passe inaperçue, elle n’est ni mémorisable ni même mémorisée… C’est déroutant… Je me suis même demandée à plusieurs moments “Mais où est la musique, yen a une ?”. Dans la continuité, j’aurais voulu plus de pep’s de spontanéité et de fraîcheur dans la globalité du film… Pour le coup, j’ai trouvé qu’il était trop sérieux… Il m’a manqué des scènes comme celle que l’on voit dans la bande-annonce, avec du tac-au-tac et du répondant. De même les scénettes de la fin avec les autres personnages et même animaux, sont hilarantes !!! C’est dommage de ne pas s’être engouffré dans une optique plus légère, pour dédramatiser la chose… En réalité, je pense surtout que c’est difficile de passer après Louis Clichy (Wall-E et Up) et sa sensibilité si déroutante, véridique mais tellement fraîche !
Je conseille donc ce film à tous les amoureux de Pixar, à tous les amoureux des bulles (tout comme moi. Naturellement j’ai été aux anges tout le long ^^) et à ceux voulant visualiser l’intérieur de notre esprit. Cela dit, les personnes ayant peur que l’ont décrypte leurs pensées, s’abstenir !
Les petites choses cachées, car oui, il y en a toujours ^^ Le globe terrestre que l’on voit dans la salle de classe de Riley est le même que celui d’Andy dans Toy Story. Un des enfants de la classe de Riley porte un T-shirt avec Arlo dessus. Les souvenirs stockés dans l’esprit de Riley reprennent des plans retraçant la vie de couple de Carl et Elie, que l’on a pu voir dans Up. Certaines voitures de San Francisco ont des autocollants de Cars. En arrivant dans San Francisco, des oiseaux sont sur les lignes électriques, il s’agit en réalité des oiseaux du court-métrage de Ralph Eggleston dans "For the Birds". Mais Ralph Eggleston a aussi été le chef décorateur, et c’est largement inspiré des 101 Dalmatiens de Disney pour l’animation de San Francisco. Toujours dans cette même ville, Riley joue sur un terrain de hockey, qui se trouve être à l’endroit exact du Walt Disney Family Museum.