Enfin nous y sommes, six années après le dernier grand film de la firme, impatient de voir ce que l’on va découvrir, et très rapidement la magie Pixar opère. Une subtilité arrive dès le départ et on sent que l’on n’en ressortira pas tout à fait indemne: La poésie frappe un grand coup lorsque l’on assiste à l’Éveil d’une enfant ou devrais-je dire DE l’enfant que nous sommes. Et déjà la joie arrive à se frayer un chemin pour lancer le début de ce que l’on peut appeler la conscience.
L’un des gros points fort de ce Vice Versa c’est sans doute son écriture tout simplement renversante. l’esprit humain est un mécanisme des plus complexes à comprendre et le simplifier revient souvent à délaisser des dédales de subtilités et par conséquent paraître vite inconsistant. Pourtant Pixar arrive à nous représenter ce qu’il peut être au travers d’une idée aussi bête qu’elle en est géniale: des personnages exprimant chacun un sentiment à part entière. On comprend vite le mécanisme et je dirai même plus celui-ci nous apparaît tellement logique que l’on en viendrait presque à croire que ce qu’on regarde et un vrai documentaire scientifiquement prouvé, de notre propre psychés. La coordination entre les personnages laisse pantois tant il semble frappant de réalité. Pixar table d’abord sur les plus petits par son esthétique « cartoonesque » du cérébral quand les dialogues et l’histoire elle touche les plus grands. Le retour est bien là. Réussir à donner une universalité au récit pour qu’il touche tout les publics.
On rentre rapidement dans le cœur du cerveau humain notamment grâce à l’animation sublime de ces studios qui encore une fois arrive à mettre K.O tout ce qui peut exister autour. Qui plus est Vice Versa est affolant de trouvailles, c’est bien clair tout ce qu’il y a dans ce film trouve une place particulière et douloureusement efficace. Des îlots principaux gage de stabilité et de bonheur en passant par une société de productions de rêves ou encore un passage réservé à l’abstrait, nos yeux en prennent de toutes les couleurs et cela fait un bien fou. Mais L’humour fait totalement mouche aussi, rare auront été les films d’animations m’ayant autant fait rire. Du moment que l’on touche à l’universalité d’un sujet, on s’y retrouve totalement et surtout à cœur perdu. Le dosage est parfait et à la fin du film on ne sait même pas quoi lui reprocher tant on frôle la perfection. Même durant le générique de fin je suis comblé, c’est dire…
UNE ÉMOTION INCROYABLE
Tout n’étais pas pourtant gagner d’office lorsque l’on se penche sur le pitch du film. Tout ce passe dans la tête de Riley, car si on regarde de plus prés le scénario « extérieur » est extrêmement simple, mais c’est l’immensément intérieur qui intéresse Docter. Comment des événements soudain ou inattendu peuvent marquer une vie, comment par un simple déménagement, la stabilité et l’équilibre rationnel d’un enfant peut être chamboulé pour le reste de sa vie. Et enfin et surtout, comment passons-nous de cette période d’innocence et de « liberté » a celle douloureuse et pénible de l’adolescence? Non vous ne rêvez pas. Il est bien questions de sujet quasi métaphysique dans ce Vice Versa. Quelque chose d’audacieux, intelligent et proprement poétique, qui à coup sur ne vous laissera pas dans l’indifférence, si vous n’êtes pas tenter de verser une petite larme, tant ce grand projet incarne l’émotion avec un E Majuscule .
Le film tisse jusqu’au bout l’idée que nos émotions ne reste pas pour toujours unilatérale et que pour grandir un jour, il faut probablement laisser derrière des parts de nous. Laisser joie et tristesse coïncider ensemble pour mieux regarder ce qui nous entoure, c’est peut être cela la mélancolie, voir qu’une certaine forme de bonheur elle aussi peut être triste. Que vivre en société c’est d’abord apprendre à vivre avec la conscience de soi. Que la volonté d’extérioriser tout nos problèmes va avec le temps et l’age. Mais que quoi que l’on fasse tristesse et joie communiquent entres elles de manières indissociables. C’est un peu tout ça Vice Versa.Et c’est quand l’écran c’est éteint que je me suis souvenu de moi petit regardant Toy Story avec ces étoiles dans les yeux, Pixar c’est peut être ça : Une boite a souvenir.
BILAN : Chef d’oeuvre d’animation.