Une comédie dramatique qui a le mérite de montrer que le cinéma français n'est pas totalement fini. Qu'il peut quelquefois faire autre chose que des comédies pourries faites uniquement pour attirer les spectateurs décérébrés en masse ou, excès contraire, des films d'auteur nazes sur des trentenaires parisiens, ayant l'air de vivre dans un monde parallèle étant donné qu'ils arrivent à loger dans un bel appartement parisien en plein centre-ville sans le salaire qui va avec, qui attirent généralement trois pelés et un tondu dans la capitale intra-muros.
Tout ça pour dire qu'avec ce film, le cinéma français fait une petite plongée (crédible !) dans la réalité, qu'il laisse sa chance à une réalisatrice qui soigne ses cadrages, le choix de ses décors et sa photo, et réussit à créer des personnages pour lesquels on ressent de l'empathie.
L'histoire a l'air de rien la structure d'une comédie romantique, mais ne pousse pas (volontairement !) à rire (ni à être fleur bleue par ailleurs !). On ne rigole pas, on esquisse parfois un sourire sarcastique face au théâtre qu'est la vie. Et là, Dieu sait qu'on a du "théâtre", le scénario étant dense et ne manquant pas de rebondissements. Les séquences du tribunal avec le dalmatien et le singe prouvent que dans la réalité la plus profonde peut sortir d'une manière crédible une absurdité tout aussi profonde.
Virginie Efira, du charme de laquelle je n'ai jamais été insensible, mène admirablement le film du début jusqu'à la fin, rendant son personnage de chieuse dépressive attachant, et elle est bien aidée par Vincent Lacoste et Melvil Poupaud, dans la peau de personnages troublants mais qu'il n'est pas improbable de croiser un jour dans sa vie.
Le rythme mélancolique (ce qui ne veut absolument pas dire lent et ennuyeux !), porté par la belle ballade d'Harry Nilsson Without Her, achève de rendre ce film intéressant.