Dans le paysage peu glorieux des comédies françaises contemporaines, « Victoria » parvient à tirer habilement son épingle du jeu. Sans aller jusqu'à atteindre les grands classiques américains d'antan, au moins y a t-il une réelle volonté de nous offrir des personnages consistants et un minimum savoureux, à l'image de cette drôle d'héroïne moderne interprétée par la surprenante Virginie Efira, sa relation avec les deux personnages masculins principaux s'avérant souvent étonnante.
Une fois n'est pas coutume, il y a d'ailleurs un vrai travail d'écriture (discret, mais réel) pour donner vie à ce curieux récit, finalement assez habile et n'hésitant pas à jouer du burlesque à certains moments
(notamment durant les scènes de procès, réjouissantes),
oscillant régulièrement entre drame et légèreté, lui donnant quelque chose de vraiment attachant, dans sa manière de saisir les angoisses modernes tout en gardant une dimension presque intemporelle ou simplement de vouloir offrir un spectacle différent au public. Et même si l'œuvre ne m'a en définitive pas marqué plus que ça, je lui reconnais de la personnalité, des idées, voire une certaine audace par moments : une comédie intelligente (et française!) : voilà qui est suffisamment rare pour être signalé.