Ce qui est avant d'abord marquant dans ce film, c'est qu'il s'agit d'un plan séquence de 2h20.
Perturbant au départ (mieux vaut fermer les yeux lors de la première scène avec stroboscope en boite de nuit, surtout si vous êtes épileptiques), on s'habitue vite au style caméra à l'épaule.
Plus l'histoire avance, plus on a l'impression de faire partie de cette bande en vadrouille dans la nuit berlinoise.
Ces jeunes ont les poches vides. Ce sont des personnages de chiens errants, qui sont un peu fous, désinvoltes, qui transgressent les règles facilement, comme dans cette scène de la supérette où ils profitent d'un vendeur endormi pour se remplir les poches. Mais on ne leur en tient pas rigueur, ce sont de grands enfants qui cherchent avant tout à faire la fête.
Le jeu de séduction entre Frederick Lau et Laia Costa est aussi intéressant.
Lui est beau parleur, ne se prend pas au sérieux, mais ne manque jamais de respect envers celle qu'il va prendre sous sa protection.
De son coté, elle est bien contente de faire de nouvelles connaissances, de découvrir de nouveaux endroits avec ses nouveaux amis. A aucun moment elle n'a peur d'eux, même si certains lieux sont glauques, ce qui est pourrait être peu rassurant.
Cette confiance rapidement acquise va entraîner la demoiselle dans une série d'événements qu'elle n'avait pas prévue.. pour le meilleur et pour le pire donc..
Si le film est hors norme, c'est surtout parce qu'il a été filmé d'un seul trait. Les comédiens ont donc répété l'enchaînement des scènes pendant plusieurs semaines tandis que les dialogues ont été, en grande partie, improvisés par les acteurs.
L'ambiance, tantôt euphorique, tantôt dramatique, est renforcée par une bande son qui met des ambiance, même si elle vient parfois écraser certains dialogues.
Le rendu final est un film mouvementé, imprévisible, qui nous balade pendant 2h20 et qu'on ne voit pas passer.
critique publiée sur : http://critique-ouverte.blogspot.fr/2015/06/victoria.html