Le réalisateur québécois Jean-Marc Vallée signe un petit biopic plaisant mais très léger, qui comme son nom l'indique relate l'accès au pouvoir et les premières années de règne de la Reine Victoria, célèbre notamment pour sa longévité exceptionnelle : celle-ci monta en effet sur le trône à l'âge de 18 ans, en 1837 (à la mort du Roi Guillaume IV) et régna jusqu'à son décès en 1901, soit pendant plus de soixante-trois ans.
Le film commence avant l'accès au trône de la jeune Victoria, et montre comment sa propre mère, influencée par son compagnon Sir John Conroy, tenta de lui forcer la main pour devenir Régente.
On assiste ensuite aux luttes intestines de pouvoir dans l'entourage de la Reine, autour du premier ministre Lord Melbourne et de Sir Robert Peel.
Mais "The Young Victoria" est surtout centré sur la relation entre la jeune souveraine et son cousin Albert, missionné dans un premier temps par son oncle le Roi Leopold de Belgique à des fins politiques, avant que le jeune homme ne ressente de véritables sentiments amoureux envers sa cousine.
D'abord maintenu en retrait par l'entourage de Victoria, devant se contenter d'une relation épistolaire, Albert finira par vivre une liaison passionnée avec sa cousine, avant de l'épouser et de régner durant vingt ans à ses côtés.
Un biopic très centré sur cette love story naissante donc, qui vaut surtout pour la mise en scène élégante de Jean-Marc Vallée, et pour sa reconstitution historique soignée (costumes et surtout décors de toute beauté).
On appréciera aussi l'interprétation convaincante des comédiens, à commencer par Emily Blunt (nettement plus jolie que ne l'était Victoria) qui rayonne dans ce rôle mythique, ainsi que Paul Bettany, Jim Broadbent ou Miranda Richardson.
Je reste plus mesuré devant la prestation de Rupert Friend, qui manque un brin de charisme et se retrouve un peu écrasé par la personnalité d'Emily Blunt ; cela dit, peut-être est-ce un parti-pris assumé, pour se conformer à leur véritable rapport de force dans la réalité.
Pour résumer, "The Young Victoria" constitue un film historique sérieux et divertissant, mais qui reste trop anecdotique et superficiel pour marquer les esprits.