Vidocq aurait pu être un moment charnière dans le cinéma français.
Un film français très atypique, ultra référencé dans ses différents effets de style que ce soit d'un point de vue purement visuel ou plus en rapport à l'écriture.
Il sera d'ailleurs le premier film français en numérique si je ne m'abuse et le premier portage sur grand écran du premier détective privé français... Pas rien quand même !
Alors certes, Vidocq était un film assez étrange, déstabilisant et à certains égards, assez bancal. Mais c'était surtout un sacré vent de fraicheur dans le paysage cinématographique francophone
Un film qui osait, alors certes, pour le meilleur et le pire, MAIS, qui osait néanmoins !
Le film ne se limitait pas à un genre. Plutôt que de se réclamer d'un registre cinématographique qui n'a selon moi JAMAIS existé : l'auteur, il a préféré dressé un doigt à toutes les idées reçues sur ce que devait être le cinéma
Plutôt que créer un clivage snobisme/populaire (Lynch/Marvel... par exemple) ce bon vieux Pitof a eu l'idée de génie de proposer un film qui puisse prétendre à tous les genres sans restriction !
En un sens, Vidocq était prétentieux. Il prétendait au titre de film extrêmement ambitieux parmi les plus ambitieux, mais il était aussi très humble dans sa façon d'ouvrir des portes à tous les publics. Il y aurait eu à manger pour tout le monde. Les kévin, les jean Eustache, les Rachid... Tout le monde !
Prétentieux dans sa conception (ce qui lui aura valu sa triste chute), humble dans sa résolution... résolution qui à elle seule aurait valu le coup qu'on se batte pour ce film ! Un film artistique qui parle à plusieurs types de sensibilité et s'échigne à vouloir parler à toutes... J'ai envie de dire, que demande le peuple ?
Vous savez ce peuple grondant, comme celui du film. Ce peuple qui crie sa fureur mais demande tout et son contraire ! Vidocq, sous ses airs de thriller fantastiques wtf raconte aussi cette terrible histoire
L'histoire d'une révolution hypocrite. Une révolution qui ne propose pas d'équité, juste une reconfiguration des privilèges en faveur de ceux qui sont à l'origine du phénomène
Oui, Vidocq est un film perché, mais tellement plein d 'amour et de passion que sa mise à l'échafaud est une terrible erreur judiciaire...
Ce film aurai dû servir d'exemple et de tremplin pour les productions suivantes, mais il n'en fut rien...
Au lieu de trucs surprenants et décalés, on a droit à film intimiste, sur comédie de bas étage, à drame intimiste ou érotiques...
Do you hear the french cinema crying?
:-(