C'est la première fois que je vois un film de Louis Malle et ce qui a surtout retenu mon attention ici, hormis le charisme évident des acteurs principaux, ce sont les choix de montage.
D'abord, les scène du film semblent ne pas avoir beaucoup de lien entre elles et se terminent systématiquement par un fondu au noir. Ensuite, à l'intérieur de ces scènes, il y a eu une volonté d'étouffer le personnage de Jill avec ces nombreuses personnes autour d'elle qui fait bien son effet. Tout aussi cohérent d'un point de vue thématique, on va plusieurs fois filmer Brigitte Bardot de très près jusqu'à ce que son visage ou une partie de celui-ci ne soit plus qu'une forme abstraite pour traduire son isolement, sa déshumanisation en cours avec cette célébrité qui la ronge. D'ailleurs Malle s'interdit la plupart du temps de montrer le travail de sa protagoniste. On la voit vite fait sur un plateau de tournage et en séance de post-synchronisation, mais on ne verra pas d'extraits des films dans lesquels elle joue qui sont d'après les personnages et les coupures de presse qu'on voit à l'écran absolument scandaleux. Ça permet de mieux épouser son point de vue à elle et son rapport à cette gloire démesurée et les controverses qu'elle entraine.
J'ai un peu plus de mal avec la fin qui est un peu trop préparée pour être surprenante (même si le dernier plan est joli) et de manière générale avec les personnages. Hormis elle, au centre de tout, je n'arrive pas à trouver les autres attachants et je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit voulu. La narration est très détachée de la plupart des personnages mais ça ne rend pas vraiment service au film pour moi.