"Vie privée" est le portrait -et même le destin- d'une star de cinéma harcelée par les médias, et toute ressemblance avec son interprète n'est pas fortuite.
Avec une certaine malice, Louis Malle commence par mettre en scène la jeune femme, Jill, alors inconnue, dans une représentation édulcorée digne des romans-photos. Puis le cinéaste présente Jill-Brigitte Bardot dans son ascension fulgurante vers la gloire, et désormais la cible des foules, des photographes et de l'inquisition de la presse. Une sujétion à laquelle Jill n'est pas préparée. Sa vie privée, sa véritable nature, sous les effets conjoints de l'anxiété et de la calomnie, sont constamment menacées.
C'est dans
sa fuite
et dans sa tentative de reconstruction ou de renaissance auprès de Fabio, metteur en scène de théatre (Marcello Mastroianni), que se dessinent les scènes importantes du film. Louis Malle évoque, au moyen de moments intimes et d'ellipses, la vulnérabilité psychologique de son héroine et les étapes successives qui la conduisent vers un dénouement
tragique et symbolique
Le sujet est assurément intéressant mais, en définitive, ni la mise en scène ni les personnages ne sont véritablement attachants ou séduisants parce que trop distants, peut-être, ou ne parvenant pas à donner assez d'intensité à ce drame de la célébrité.