Viêt and Nam suit le programme de son titre, à savoir une partition entre différents aspects du pays. Scission entre le passé et le présent, entre la lumière et les ténèbres, entre les jeunes et les anciens, entre la vie et la mort. Viêt and Nam est un film qui réfléchit beaucoup. Trop, sans doute. On trouvera l'ensemble bien ficelé, mais pour ma part j'ai eu du mal à ne pas me laisser gagner par l'ennui. C'est qu'on se retrouve face à un film qui prétend lâcher la bride aux émotions, mais qui est bien trop cérébral pour les laisser s'exprimer pleinement.
Puisque, sur un schéma qui vient de plus loin, mais que Weerasethakul a popularisé, pourquoi faire simple, puisqu'on peut faire cryptique? Mais cela marche quand on veut garder un mystère, pas lorsqu'on veut ficeler habilement un scénario. En l'état, l'étirement des plans semble en accentuer la vacuité. C'est dommage, car quelques très beaux plans, justement, et quelques moments de grâce dans les dialogues, ou les situations, montrent un talent indéniable.
Il semble alors que Viêt and Nam est un film tiraillé entre différentes manières de faire, que dans son ambition de tout englober il finit surtout par ne jamais trancher sur ses intentions.