Le bon point, c'est que j'ai trouvé "Villa Caprice" divertissant : on passe une heure et demie au milieu de décors magnifiques (sur un îlot de la Côte d'Azur), en compagnie de bons comédiens, au cœur d'une affaire judiciaire a priori intrigante... Franchement, j'ai connu pire à première vue.
A la fois réalisateur et coscénariste, Bernard Stora retrouve le cinéma après vingt ans de télévision.
Son intrigue repose sur le face à face au sommet entre un homme d'affaires de premier plan (accusé de corruption) et son célèbre avocat, interrogeant les véritables motivations de chacun dans cet étrange jeu du chat et de la souris.
Si un Bruel cabotin ne démérite pas en grand patron cynique, c'est surtout Niels Arestrup qui brille en as du barreau richissime mais désabusé, proposant une interprétation admirable de cet homme complexe, dont chaque facette est éclairée par un personnage secondaire.
Ainsi, le grand Michel Bouquet incarne le vieux père aigri du héros, Claude Perron sa collaboratrice dévouée, Paul Hamy son ultime fantasme, et Laurent Stocker son adversaire au palais de justice.
De manière générale, les seconds rôles s'avèrent convaincants (on croise aussi Irène Jacob et Eva Darlan);
Parlons maintenant de ce qui fâche, puisque "Villa Caprice" se révèle décevant à mesure que le film avance, en particulier sur le plan de l'intensité dramatique : l'ensemble manque de punch, et la tension psychologique n'atteint jamais les sommets espérés.
La faute à une narration et une mise en scène trop pépère, et à des dialogues parfois peu inspirés (malgré plusieurs punchlines efficaces).
Le scénario n'est pas non plus irréprochable, plombé par quelques facilités/invraisemblances : ainsi, l'ultime scène de confrontation entre Bruel et Arestrup ne convainc pas.
Une impression finale mitigée donc, puisque après avoir passé globalement un bon moment, on se sent vaguement floué lorsque apparaît le générique final.