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Il a fallu toute la persuasion de celle qui m’est chère pour que j’aille voir ce film. Ce n’est pas que je répugne à voir les premiers films, mais il y a des sujets qui vous congèlent l’enthousiasme et celui là en était un. J’avais tort. Un film sur la campagne profonde, sur ces jeunes désœuvrés qui sont aussi éloignés d’un prix Nobel de physique que les plus lointaines étoiles perdues dans la galaxie le sont de nous, n’avait rien pour m’attirer et pourtant j’ai été pris, entrainé par les personnages incarnés par des acteurs non professionnels. Cette bande d’ados dont le seul plaisir est de se bourrer la gueule le samedi soir ne sont clairement pas les chips les plus croustillants du paquet et pourtant, ils m’ont entrainé dans leur aventure de pieds nickelés sur fond de fermes perdues dans le jura profond et du rêve impossible de gagner un concours du meilleur fromage de comté. Le propos est juste, bien filmé et crédible, c’est-à-dire qu’il échappe à tous les clichés du genre. La vie des fermes, le dur labeur, les gestes de ceux qui travaillent sont tous rendus avec une vérité qui vous touche parce qu’on sent que rien n’est fabriqué. Restent les acteurs, incroyablement vivants et justes. On sent leur réserve, leur timidité même que la réalisatrice a su saisir, peut-être parce qu’elle comprend ces gens que certains mépriseraient du haut de leur soi-disant culture. Rendre une scène d’amour improbable touchante et drôle ; ou montrer une course de stock car au fin fond de la Franche-comté à la fois dramatique et émouvante n’est pas à la portée de la première venue et c’est encore une fois une réussite. Venons-en aux acteurs. Comment a-t-elle fait pour trouver des jeunes gens aussi vrais sans les faire surjouer, y compris pour la plus jeune actrice et peut-être la plus mature de cette bande de guignols émouvants ? un petit miracle de cinéma à voir.
Créée
le 22 déc. 2024
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