A partir d’un fait divers glaçant,Chabrol fait d’Isabelle Huppert, le portrait d’une énigmatique parricide au visage d’ange.
Violette Nozière défraie la chronique judiciaire. Un soir du mois d’août 1933, à Paris, elle avait empoisonné ses parents ; seule sa mère Germaine avait survécu. Un an après, condamnée à mort elle fut graciée parce qu’on n’exécutait plus les femmes en France depuis la fin du dix neuvième siècle, elle avait purgé une peine de travaux forcés avant d’être libérée en 1945 et d’être réhabilitée trois ans avant sa mort, en 1966.
A l'époque, la presse l’érigea en criminelle emblématique de la France des années 1930 et le groupe surréaliste en égérie poétique. On peut donc considérer l’affaire Nozière comme un moment où, dans le cadre d’une procédure judiciaire, une parole sur l’inceste a été tenue. Sur le parricide qui a déclenché l’action du ministère public, s’est greffée une accusation d’inceste. Violette rêvait de bains de lait
De belles robes de pain frais
De belles robes de sang pur
Un jour il n'y aura plus de pères...
Violette a rêvé de défaire
A défait
L'affreux nœud de serpents des liens du sang. ( Eluard)