Un réalisateur irlandais, la cinquantaine, éclectique, qui tourne pour la première fois à Cuba. Toutes les chances pour que Viva soit rempli de mécaniques américaines des années 50, de matrones fumant des puros gros comme le bras et de baraques délabrées le long du Malecon. Tout faux, le film de Paddy Breathnach est l'un des plus honnêtes qu'il ait été donné de voir sur la réalité cubaine même si le scénario, en lui-même, n'ait rien de furieusement original y compris dans son avancée inéluctable vers l'espoir, ténu, et la tolérance dans le vivre ensemble. Débarrassé de tout pittoresque, Viva s'enracine pourtant au fil des minutes et la relation filiale, grand sujet du film, avec le combat contre les archétypes du macho latino, peut se développer dans un contexte bien cerné et une atmosphère qui sonne vrai. Qui plus est, les chansons cubaines, d'une tristesse à mourir, créent une dramaturgie supplémentaire au sein d'un cabaret transformiste où les numéros en viennent à exacerber la vie et l'amour de façon poignante. L'interprétation de l'acteur principal, dans un quasi double rôle, est stupéfiante.