Viva Riva ! par Hugo Harnois
1987, La Vie est belle de Ngangura et Lamy arrive à sortir au Congo. Et depuis, un vide cinématographique s'est installé dans la République. Une vingtaine d'années plus tard arrive Viva Riva !, un thriller virulent arrivant à mêler tout autant l'action que le côté politique.
En pleine période de pénurie d'essence, Riva vient de revenir sur ses terres pour se faire de l'argent sur de la marchandise volée. Si Munga a le courage et l'audace de réaliser ce film dans son pays natal, c'est pour dénoncer Kinshasa, la ville du vice, de la corruption et des trafics.
Les références du cinéaste sont par ailleurs clairement montrées, où ce dernier s'éloigne du continent africain pour aller s'inspirer des films de gangster américains. Récit à multiples intrigues (qui ne fascinent pas tant que ça) avec des personnages se croisant constamment, Viva Riva ! manque de dynamisme et d'éléments perturbateurs pour accrocher le public, en dépit d'une fin plus rythmée. Le fait que de nombreux acteurs soient amateurs et pas tout à fait crédibles ne joue pas en la faveur de ce contexte de crise, pourtant bien représenté.
Malgré ces points noirs, le scénario reste cohérent en proposant un dénouement intéressant et ironique, laissant place à l'innocence et punissant tous les pécheurs. Au delà de la dimension artistique, il est important de rappeler que des personnes ont la volonté de prendre les choses en main pour faire avancer la culture de son pays, ici celle du Congo, trop délaissée.