Dans « Vive Henri IV… Vive l’amour », Claude Autant Lara, Jean Aurenche et Henri Jeanson réussissent le tour de force d’inscrire cette pantalonnade dans un contexte historique plutôt exact et très didactique, excepté pour la fin, car Henri de Condé, homosexuel notoire, n’éprouva certainement jamais rien pour la belle Charlotte de Montmorency, d’où le choix Henri IV pour le mariage. Mais c’est du cinéma, permettant ainsi une bien jolie fin pour le Prince et sa belle, embastillés par la Reine Régente Marie de Médicis (en réalité elle le nomma Vice-Roi de la Nouvelle France). De même, les soupçons quant à l’assassinat d’Henri IV se portent sur Marie de Médicis et Concini, alors que ce fut un complot Austro-Espagnol pour empêcher la guerre que voulait Henri IV et, par la suite, le Prince de condé s’opposera farouchement au mariage de Louis XIII avec Anne d’Autrice. Malgré ces réserves l’ensemble se tient et Henri Jeanson sait placer les mots justes et amusants (parfois brillants) dans la bouche des protagonistes. Techniquement irréprochable, tant sur le plan de la mise en scène que de la photographie ou du montage avec une exception : la musique parfois aberrante de René Le Cloerec (comme lors du duel entre Julien Sorel et Armand Mestral accompagné par une musique de préparatif de cambriolage). Mais le problème se situe ailleurs. En premier dans les têtes d’affiche, où excepté Francis Claude, Danielle Gaubert, Mélina Mercouri et Julien Sorel, tous les autres n’ont que des rôles secondaires (Francis Blanche, Bernard Blier-génial en Sully, Pierre Brasseur, Armand Mestral, Jean Danet, Julien Carette) parfois réduits à une simple scène (Danièle Darrieux, Simone Renant, José Luis de Villalonga, Vittorio de Sica, Roger Hanin). Dommage car ils sont tous excellents, sauf Danielle Gaubert, bien mignonne mais rarement crédible. Sans prétention, cette comédie permet de passez un bon moment.