Dans ce film, on va tourner pendant presque 2 heures autour de 3 personnages. Premièrement ils semblent tous très différent les uns des autres, puis on se rend vite compte qu'ils partagent tous la même profonde solitude. Tsai Min Liang présente un Taipei oppressant mais paradoxalement vide de vie remplie de maisons à vendre filmées avec de longs plans fixes. Vrai contraste car le contemplatif souvent utiliser à des fins esthétiques dans les films, ne fait que souligner le vide et la laideur de la ville et de la vie des protagonistes. Durant tout le film on est plongé dans une ambiance morne et amère malgré quelques passages comique, dû aux chassés croisés qu'on observe car les 3 personnages vivent dans le même appartement illégalement, sans savoir que d'autres logent dans ce lieu également (ou presque). On constate une jeunesse qui ne trouve pas sa place aussi bien physiquement ( dans le cas des personnages ) mais aussi au niveau sociale. C'est d'une tristesse presque douce à voir mais qui émane de tous les plans du film.
Cependant malgré tous ses points qui en font objectivement parlant un film d'une qualité visuelle et technique, je n'ai pas vraiment apprécié le visionnage. Ce que je reproche au film (ou à moi même) c'est de ne pas n'avoir pu éprouver quoi que ce soit pour les personnages, leurs comportements m'ont plus gênée qu'émue ou touchée (passage de la pastèque notamment ) et la scène finale au lieu d'être un moment d'empathie fut vraiment pénible et terriblement long, car je ne ne ressentais pour le personnage absolument rien.