Rares sont les films me donnant envie de me déplacer jusqu'à l'UGC Les Halles : « Vivre » en faisait partie, aussi bien par son sujet que sa bande-annonce. Alors évidemment, si j'avais vu la version d'Akira Kurosawa (je sais, honte à moi), peut-être mon jugement serait différent. En attendant... Quel bonheur, et ce sur un sujet pourtant aussi triste ! Tout est tellement parfaitement maîtrisé, juste, sensible, émouvant pour ne pas dire franchement bouleversant dans la dernière ligne droite... Olivier Hermanus a tout juste, tout le temps, que ce soit dans la narration (avec intégration impeccable de la voix-off), l'écriture du scénario comme des dialogues... Certains n'y verront sans doute qu'un joli film classique, j'y ai vu une splendide déclaration d'amour à la vie, à l'amour, dont on ne se rend pas toujours compte de l'importance avant d'être face à l'inéluctable.
Cela paraît banal, mais est totalement sublimé par la beauté de l'œuvre, sa construction, l'évolution de son personnage principal... À ce titre, comment terminer cette critique sans évoquer l'éblouissante (et pourtant tout en retenue) prestation d'un Bill Nighy trouvant, à 72 ans, son plus beau rôle ? Il est l'âme de ce film magnifique, se terminant avec une infinie délicatesse et les larmes aux yeux pour votre serviteur. Et voilà comment une œuvre dont j'ignorais tout une poignée de semaines avant sa sortie est devenu l'un de mes titres préférés au XXIème siècle : merci M. Hermanus, et vivement la suite.