M'attendant à un film mineur, je fus plus que surpris par l'ampleur du thème évoqué et son traitement, celui d'une famille cherchant à placer sous tutelle le père richissime industriel dont la peur atomique ruine les comptes de la famille et le pousse à vouloir faire émigrer sa famille au Brésil.
Face à cette situation absurde et toutefois justifiable par la prise de conscience d'un anéantissement de l'humanité par la bombe nucléaire, le juge des contentieux familiaux, le dentiste joué par Shimura sera témoin d'une situation impossible à dénouer et intenable, et ce d'autant plus que le père fait l'objet de conflit entre membres légitimes et illégitimes entretenus, et dont les intérêts divergent.


Vivre dans la peur est d'une part un drame familial impitoyable et d'autre part un témoignage sur le traumatisme de la bombe atomique et la paranoïa qui peut s'ensuivre, paranoïa au passage qui est loin d'être irrationnelle.


En dernier point, je vous recommande de voir ce film pour la transformation des deux acteurs que nous connaissons des autres films du grand Kurosawa, Takashi Shimura et Toshirô Mifune, qui sortent des archétypes auxquels nous avions été habitué. Mifune est méconnaissable jusqu'au bout (malgré la dizaine de film que j'avais pu voir avec lui) et nous livre une prestation hors-du commun, époustouflante.

Ochazuke

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