Vivre et laisser mourir par FlyingMan
Il était clairement temps que le James Bond des sixties se transforme en un nouveau visage qui lui est propre et de son époque. C'est en la personne de Roger Moore, déjà sollicité avant Sean Connery, mais trop jeune à l'époque, qu'ils trouveront le nouveau visage de 007. L'ère Roger Moore a beau ne pas être appréciée des fans, pour ce premier opus ce dernier tape juste. Il ne copie pas Sean Connery et ne trahit pas le rôle de l'espion. Une autre attitude, un autre regard et surtout un autre humour, il se construit donc un nouveau personnage et force est de constater en effet qu'il est hilarant, tout en restant classe. Nous sommes à cent lieux de son auto-caricature des années 80 où il en fait des tonnes et des très lourdes. Ici il conquière le spectateur, du simple amateur au fan de Sean.
Guy Hamilton est chargé de faire la transition et signe là un excellent film. Il garde l'objectif du précédant, Les Diamants Sont Eternels, la conquête du marché américain. L'action prenant place à New York et en Louisiane. On note même quelques clins d'oeil à la culture populaire américaine avec ce Sheriff Pepper, directement tiré des séries TV des années 70. Le film est enfin remplis en excellentes scènes d'actions, longues, prenantes et cultes, notamment cette poursuite en hors-board complètement folle en Louisiane ou cet échapatoire de James à dos de crocodilles. Le côté mystique et vaudou de l'épisode apportent de l'originalité à la saga. Enfin, il y a le thème musical de Paul McCartney et des Wings, la plus culte encore à ce jour de la saga, élevant ce huitième Bond à un tout autre niveau. Il suffit que quelques notes résonnent en pleine action pour nous faire dresser les poils et nous marquer à jamais.
Cependant tout n'est pas rose, on regrettera la vision très clichée des afro-américains habillés tous comme des pimp's des seventies, et la mort grotesque du vilain. Une faute de bon goût qui nous reste en travers de la bouche alors que tout s'était magnifiquement bien passé auparavant.
L'ère du James Bond aux pattes d'eph' commence d'une excellente manière, dommage qu'ils ne parviendront pas à continuer sur cette lancée...