AImer, c'est (se) tromper obligatoirement ?
Après le triomphe mondial de Un homme et une femme, Claude Lelouch a eu ce qu'on appelle budget illimité ; en somme, faire ce qu'il lui plait.
Donc, il s'attaque à Vivre pour vivre, qui est un sujet très Lelouchien ; celui d'un d'un homme qui, trompant sa femme, se sent obligé de revenir vers elle malgré ses diverses coucheries.
Le choix d'Yves Montand est très malin, quand on sait qu'il a souvent trompé Simone Signoret, dont sa célèbre relation avec Marilyn Monroe. Annie Girardot est également un bon choix, car elle a souvent été une femme trompée par son époux, donc les deux acteurs ne pouvaient qu'épouser leurs personnages.
Je précise que je ne fais pas de Closer en parlant de leurs vies privées, il s'agit des éléments connus depuis, d'où la prescription de base.
Cela dit, c'est un film assez déroutant, car il s'articule entre deux histoires ; Montand qui fait le tour du monde en tant que journaliste (et l'occasion pour Lelouch de dénoncer la guerre du Vietnam), et celle plus sentimentale avec le couple qu'il forme avec Annie Girardot, dont on sent une lente dissolution.
La première histoire est pour ainsi dire assez chiante, très longue (une heure), et on sent que Lelouch a été grisé de tourner aux quatre coins du monde (Etats-Unis, Hollande, Kenya...). L'autre partie est pour ainsi dire beaucoup plus forte, car tournant autour de Girardo-Montand, avec pour point d'orgue cette scène magnifique où la jeune femme va se confier face caméra à quel point elle n'en plus de cette relation, des tromperies de son homme, en sentant bien que plus rien ne sera jamais pareil.
Inutile de dire que c'est du Lelouch pur jus, avec le superbe thème de Francis Lai, avec l'amour comme sentiment le plus fort, mais il y a bien une heure à sauver.