J'ai vu ce film, que dis je, ce chef d'oeuvre, dans un petit et pittoresque cinéma parisien. J'ai été submergé et retourné par des différentes émotions durant le visionnage mais en sortant, il ne m'en reste qu'une couleur. Ma palette s'étant enrichie d'un grand arc en ciel de teintes, il n'en reste qu'une, et elle est indescriptible et indéfinissable. Et c'est celle de la vie.
Elle est particulièrement brute et malgré le goût amer qu'elle me laisse, elle est magnifique. Je me suis fait éclaboussé de beau, j'en sors souriant innocemment et naïvement mais avec un certain pessimisme enfouie.
Mais je crois que tout simplement le ressenti est celui laissé par ce fleuve à la fois destructeur et tranquille qu'est l'élan de la vie, ce mouvement anarchique et déterminé.
Les plans sont magnifiques, chaque cliché est une douceur, la musique a ici un rôle minime dans son temps de jeu, mais paradoxalement cela lui permet dêtre bien plus importante, ce n'est plus un décor scénique, mais un personnage à part entière.
Anna Karina est incritiquable, elle incarne la plus grande beauté humaine dans sa condition la plus triste, et elle le fait à merveille.