S’il fallait nommer un cinéaste dont la caméra s’acharne inlassablement à mettre en valeur les poitrines volumineuses, Russ Meyer serait forcément le premier à être cité.
Cet esthète obsessionnel est le grand responsable de chefs-d’oeuvres tels que “Faster Pussycat, Kill! Kill!” (1965), “Supervixens” (1975) ou encore “Ultra Vixens” (1979), autant de films portés par des personnages féminins originaux et flamboyants, possédant toujours des attributs mamaires à faire exploser facilement un 105D!
Vixen vit dans les montagnes de la Colombie Britannique avec Tom, son époux un peu naïf. Insatiable femme fatale, elle enchaîne les conquêtes sexuelles : Dave, un collègue de son mari, notamment, ainsi que Janet, l’épouse de Dave. Cependant, Vixen refuse de coucher avec Niles, un motard noir, par pure xénophobie.
Avec ce film, “Russ Meyer tourne la première scène d’accouplement”1 de l’histoire du cinéma “officiel” (par opposition à “clandestin”). La qualité principale de l’érotisme mis ici en scène est une infinie douceur visuelle, doublée d’une volonté manifeste de transgression. En 1968, montrer le personnage de Vixen dans une partie de jambes en l’air avec une autre femme ou encore avec son propre frère a dû méchamment choquer les consciences “bien pensantes”. Par ailleurs, la protagoniste finira par mettre son racisme au placard, après quelques péripéties qui la feront se remettre en question. Un autre point positif pour un film qui possède un scénario au final pas si linéaire. Un délice pour les yeux!
1 : ZIMMER J. (sous la direction de) (2002) Le Cinéma X, Paris, La Musardine, p.13.
(critique parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" de juillet-août 2012)
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