A l’instar de « Bloody sunday », on peut pas se préparer psychologiquement au visionnage d’un film pareil.
Même si un Jason Bourne est passé entre temps, Paul Greengrass n’as pas perdu son style, il as peut être un peu améliorer l’image, fait un montage plus cut, mais il est toujours aussi réaliste, documentaire. Car, à l’instar de « Bloody sunday », « Vol 93 » est un « docu-fiction » : une reconstitution minutieuse de faits réels et, pour « Vol 93 » en temps réel.
Ce mardi 11 septembre 2001. De nouveau, des acteurs non-professionnels jouant leurs propres rôles se côtoient à des acteurs expérimentés (comme Christian Clemenson par exemple).


On connaît tous le 11 septembre. Le World Trade Center, ces avions, ces près de trois milles personnes qui meurent en en faisant l’attentat le plus meurtrier de tous les temps.
« Vol 93 » est passé régulièrement, encore il y a quelques mois, à la télévision française, il as eu un certain succès à la sortie et je me demande presque pas pourquoi mais comment ?
Car « Vol 93 » et on le comprends assez vite ne montre pas le 11 septembre des avions qui se crashent dans les tours, ni l’intérieur des tours, ni les policiers et les ambulances dans les rues de New York : non absolument rien. Tout se passe dans les différents postes de contrôle aérien ou à l’armée. Le fameux Vol 93 (je ne connaissais pas cette histoire là en fait) n’est que vraiment montré vers la fin. La plupart des personnages parlent dans un langage technique, incompréhensible pour la plupart des gens, pourtant on est pris par ce qui se passe. C’est un suspense, ça va crescendo, doucement et puis très brutalement.
Du 11 septembre en lui même : les avions qui se crashent dans les tours, ça n’apparaît que soudainement sur un écran de télévision, presque comme un gag, comme quelque chose de totalement absurde. Et on voit, au même moment, les différentes réactions d’une multitude de personnages. « Vol 93 » est donc un film choral, où on voit se qui se déroule dans plusieurs lieux.
C’est passionnant, quoi, qu’un peu lent tout de même.
Et Paul Greengrass visiblement adore traiter du thème de l’incommunicabilité, à l’instar de « Bloody sunday » où les soldats ne suivaient pas les ordres de leurs supérieurs ou les manifestants ne suivaient pas les indications d’Ivan Cooper, il y a un vrai problème de communication entre les différents protagonistes. Livrés à eux mêmes. Et surtout les passagers du Vol 93 ne sauront que pour les crashs dans les tours, que peu avant, eux mêmes de mourir, avertis par leurs proches au téléphone et comprenant alors ce qui se passe.


Je trouve que Paul Greengrass dans son goût pointu de la reconstitution, fait quand même dans le voyeurisme, il offre son regard détaché, en recul de britannique, par rapport à ce qui s’est passé : voir la panique sincère des passagers est très frontal, je me demande si le film en avait besoin : ça paraît stupide, je sais.
Mais ce qui m’as marqué le plus dans le film, c’est la fin


: lorsque les passagers se révoltent contres les terroristes, ils tentent de reprendre le contrôle de l’appareil, qui est en train de plonger, tandis que la musique de John Powell augmente ostensiblement et la dernière image : lorsqu’on voit le devant de l’avion qui va se crasher et puis écran noir : indiquant que ce vol n’as aucun survivant.


J’en ai eu les larmes aux yeux.


Dans les dernières minutes, on s’était attachés à ces passagers qui ont voulu sauver leurs vies et qui sont morts, pour cela.


Parce que c’est Réellement arrivé. Parce que ce n’est pas des personnages, ce sont des personnes Réels (certes ici incarnés par des comédiens) mais c’est Vraiment arrivé.


Ces personnes ont vraiment appelés leurs proches pour dire ce qui se passe et ce qu’ils comptent faire et ils agissent et ils meurent. A cause de quoi ? De qui ? Des terroristes.


Et moi ça m’as foutu les nerfs, l’envie de m’engager contre le terrorisme. Et lorsqu’on pense à ce qui s’est passé en France et en Belgique il y a quelques années : on as envie de se révolter, on as plus envie qu’ils puissent recommencer à tuer des vies.
Pourquoi ? Pourquoi faire ? Cette question me bouffe. Et ces personnes, qui ont tentés de sauver leurs vies, sont des héros. Et ce qui est, par ailleurs, le plus dérangeant, dans « Vol 93 », c’est que, contrairement à beaucoup de fictions depuis, le film ne montre, en tout cas, jusqu’à ce qu’ils agissent, pas les méchants comme des méchants mais comme des personnes ordinaires.
Leurs couleurs de peaux, leurs langages : on était juste avant que cela arrive : ça ne définissait pas encore que ce puissent être des terroristes et c’est cela qui est terrifiant, ce que montre Paul Greengrass brillamment : les terroristes sont des personnes ordinaires.

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le 4 août 2021

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Derrick528

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