Un fanfilm qui n’a pas démérité, il faut l’écrire, le dire sans pour autant l’acclamer. Ce moyen métrage d’une très grande qualité esthétique doit être salué pour ce qu’il est : une œuvre de passionnés de l’univers Harry Potter.
Il faut applaudir aux efforts déployés dans les décors, semblables ou presque à ceux des films de la franchise. Il faut encore saluer les effets spéciaux qui sont dignes des longs métrages. Les acteurs, Stefano Rossi (Voldemort) en tête, méritent d’être applaudis ; certaines mauvaises langues diront : « applaudis poliment… ». Non ! Les acteurs doivent être applaudis car leur jeu est honnête, dirigé par un metteur en scène et surtout parce qu’il est plein de passion ; cela se lit dans leur jeu et dans leurs yeux.
Oui, je n’ai pas peur de le dire, pendant quelques minutes (pas tout le temps, hélas !), j’ai été ramené il y a quelques années en arrière, lorsque le premier film est sorti au cinéma et lorsque j’ai eu la tristesse de quitter Harry Potter sur le quai 9 ¾. L’esthétique est soignée. Il y a comme une poétique des autres films qui résonne dans ce film de fans ; et c’est heureux !
Toutefois, il y a bien quelques petites choses qui peuvent déplaire lorsque l’on est une sorte de puriste ou que l’on a des idées un peu étroites sur ce qui peut constituer le patrimoine de notre jeunesse.
La première est sans doute la surexploitation des gros plans et plans rapprochés. L’essentiel des Harry Potter est construit sur des plans américains (jusqu’à la taille) ou des pleins cadres ; les gros plans venant renforcer un effet narratif ou discursif, notamment le souvenir. On aurait aimé voir plus loin et surtout s’en « mettre plein la vue » tant le film est soigné et l’esthétique irréprochable.
Bien que la fin du film puisse justifier cette surexploitation puisque l’essentiel de l’histoire est un souvenir.
La deuxième est l’absence d’une bande son à la hauteur du film ; ce qui n’aurait rien gâché à l’affaire.
Sur le plan scénaristique, on aimera ou l’on n’aimera pas l’apparition de ces héritiers de quatre maisons. L’idée n’étant pas saugrenue puisque Voldemort est l’héritier de Serpentard ; pourquoi serait-il le seul me direz-vous ?
Il y a aussi les services soviétiques des aurors qui peuvent prêter à rire mais qui se rattachent fort bien à l’univers étendu de J.K Rowling.
L’histoire présenterait une sorte d’unité plutôt bien suivie et bienvenue avec le monde du film Les Animaux fantastiques. La fin est un peu facile malgré tout et plutôt improbable.
On aurait justement cru que ce soit Makarov qui soit Voldemort...
Il faut donc reconnaître l’effort d’imagination et l’inventivité de Gianmaria Pezzato qui est tout à la fois réalisateur et scénariste de ce projet ayant eu l’accréditation de la Warner.
Là où certains esprits chagrins « descendront » Voldemort, Les Origines de l’Héritier, il conviendra de leur rappeler avec force qu’il s’agit d’un film de fans et sans subvention de grande société de production. Dans l’ensemble, ce fanfilm n’a pas démérité : esthétique soigné, rythme soutenu, fidélité à l’œuvre filmique, décors et costumes dans l’esprit H. P., originalité du scénario… Bref, les fans y trouveront leur compte s’ils se souviennent que c’est un film de fans.