Bien pris ? Pas vraiment...

Bêtement attiré par l'affiche (une fille dans la marine filmée par une femme...) je me suis laissé tenter. J'ai rapidement regretté de m'être assis au centre de la rangée ; fuite impossible.

Une brillante et ravissante jeune fille perdue s'engage dans la marine française. Son supérieur froid et détaché l'attire. S'en suit une romance aussi peu crédible qu'irréelle. Quand on a aussi peu de bon à se mettre sous la dent, comme c'est long...

Le coté positif, c'est que les acteurs sont agréables à regarder. Quand on dispose des yeux bleus de Diane Rouxel et de Lambert Wilson, il serait dommage de se priver de leur beauté. Mais on ne tient pas un film entier sur des gros plans oculaires. La tension fait rapidement place à de la contemplation, et la force des regards est systématiquement balayée par les dialogues. Les grandes phrases tirées du chapeau font couler le commandant Rivière.

Ne parlons pas de la scène dans la voiture, le parfait traitement pathétique du cliché (pour l'aller comme le retour). On a jamais rien a se mettre sous la dent. Les difficultés physiques de la gamine qui se la joue Rocky accentue l'approche grossière des représentations de la femme dans l'armée. L'attente et les interrogations de l'héroïne tirent vers l'ennui. La scène ou l'on voit l'aspirant Baer se jeter littéralement contre le mur symbolisait bien mon envie de me frapper la tête face à tant de nullité.

Les personnages secondaires ont chacun leur seule utilité : l'ami gay, le petit copain qui pèse, le coup d'un soir... Ils entrent et sortent de l'écran sans laisser aucune trace. Un peu à l'image du film dans son ensemble, en fait. On retient qu'il faut avoir de beaux yeux bleus si on veut jouer les premiers rôles en France.

Vide, sans jamais être frustrante, cette romance ressemble plus à une publicité pour l'engagement dans la marine. Et encore, parce que les cotés "chouette" de l'armée sont rapidement tâchés par les clichés et les répliques d'une lourdeur intersidérale.