Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'humain ne sort pas grandi de ce "Volpone"! Et pourtant (et surtout!) quel régal. Au-delà d'une mise en scène sérieuse mais sans grande imagination (du bon théâtre filmé), c'est surtout la manière dont Tourneur a réussi à rendre les dialogues de Jules Romains particulièrement savoureux, exprimé qui plus est par la fine fleur du cinéma français de l'époque : Harry Baur, Fernand Ledoux, Charles Dullin et surtout Louis Jouvet... Assurément l'un des castings les plus royaux qu'il m'ait été permis de voir, apportant à leurs personnages un sommet de méchanceté, de mesquinerie. Mais "Volpone" reste aussi un jeu, cruel, que l'on regarde avec délectation, et ce jusqu'à un final repoussant les limites du cynisme : jouissif.