Le film suit le quotidien d’un couple âgé de parisiens au sein de leur appartement. Elle, psychanalyste à la retraire est confrontée à une démence de plus en plus omniprésente et Lui, critique de cinéma s’attèle à son nouvel ouvrage quelques mois seulement après avoir été victime d’un AVC.
Après le stroboscopique Lux Æterna (2020), Gaspar Noé est de retour avec cette fois-ci, un film bien plus grand public qu’à son habitude. Un film difficile mais à l’exercice de style particulièrement intéressant et soigné. Vortex (2022) est une plongée dans la dégénérescence du cerveau, où la vieillesse et la démence viennent mettre à mal l’amour qui unit ce couple.
Le réalisateur a eu la brillante idée de filmer ces deux âmes en peine (noyées dans le capharnaüm qui leur sert d’appartement) avec deux caméras et en scindant l’écran en deux (durant toute la durée du film), comme pour mieux nous montrer à quel point ces deux êtres souffrent et luttent chacun de leur côté. En utilisant le split-screen, le cinéaste renforce à la fois la défaillance mentale et le côté labyrinthique du lieu où ils vivent, comme s’ils étaient tout deux en train de se perdre dans leurs propres souvenirs.
Le film ne laisse clairement pas indifférent, il est rude et déprimant, impossible de ne pas repenser à des œuvres telles que Amour (2012) de Michael Haneke ou plus récemment The Father (2021) de Florian Zeller. Gaspar Noé se démarque complètement de ses réalisations précédentes pour une œuvre à la fois intimiste et proche du documentaire, le tout, magnifiée par un très beau trio d’acteurs (Françoise Lebrun, Dario Argento & Alex Lutz). Seule ombre au tableau s’il en fallait une, à savoir le rythme du film, d’une lenteur assommante (à contre-pied de ses précédents films).
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●