Eh oui, je viens de vérifier dans ma bibliothèque, je n'ai pas le livre de Jules Verne, signifiant ainsi que je ne l'ai probablement jamais lu. La honte. Même pas foutu de dire si le film est fidèle à Jules Verne.
Mais, pour rattraper la bévue, j'ai vu plusieurs fois le film de Levin sorti en 1959 dont une fois au cinéma (dans un cinéma d'art et essai pour être précis).
De l'aventure totale, de l'aventure fantastique mais pour ça, il faut que le spectateur retrouve son âme d'enfant, se carre dans son fauteuil, s'immerge et se laisse porter par le film et le jeu des acteurs sans réfléchir.
Oui parce qu'il faut complètement oublier par exemple qu'à 120 km (distance citée dans le film) sous la croute terrestre, il reste environ 6500 km pour atteindre le centre de la terre. Il faut aussi oublier que le gradient de température est d'une vingtaine de degrés par km : à 120 km, la température pourrait être aux alentours de 2000 °C … Faute de quoi, on ne peut plus guère profiter du film et ce serait dommage. Pour employer un langage écologico-moderne, il est impératif de se dépolluer sérieusement le cerveau …
Si ces prérequis sont bien respectés, alors, je garantis que l'aventure démarre dès que le générique est terminé. Par un professeur de l'université d'Edimbourg, Oliver Lidenbrook, hors sol et distrait (comme il se doit) superbement interprété par James Mason. Par un élève, bien élevé, radin comme un écossais, un tantinet fayot, amoureux de la fille du prof.
Puis l'aventure se poursuit en Islande en étoffant l'équipe pour pénétrer dans les entrailles de la terre avec un islandais accompagné d'une cane nommée Gertrude et une femme, Carla, une maîtresse femme, veuve d'un autre scientifique d'une université suédoise, concurrente de l'université écossaise. Et ce n'est pas les petits scrupules mesquins et machistes d'Oliver qui vont arrêter la tornade suédoise. Habillée d'une grande et lourde robe longue (et d'un corset !) tout à fait indiquée pour une expédition de ce genre.
Rien ne manque à l'aventure : les paysages somptueux sous terre, la nourriture abondante à base de champignons, les dangers causés par les nombreux insondables précipices, les monstres, une tribu de dimétrodons, encore plus anciens que les dinosaures. C'est dire.
De bons dialogues, de l'humour, une musique soignée de Bernard Herrmann et des décors stupéfiants : oui, on se sent bien dans ce genre de film.
Bon film que je revois toujours avec beaucoup de plaisir