Après avoir signé des portraits de JFK et Richard Nixon, Oliver Stone s'intéresse cette fois à la destinée de George "W." Bush, 43ème président des Etats-Unis.
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce biopic drôle et déjanté mais très bien documenté, centré sur l'entrée en guerre au Moyen-Orient, et les mensonges de l'administration Bush qui l'ont accompagnée.
Cette période "contemporaine" est entrecoupée de flashbacks dans le passé qui éclairent pertinemment le parcours de cet ancien alcoolique fan de baseball, qui connaît soudain une révélation mystique et une renaissance, par la grâce de la religion et des préceptes presbytériens.
Oliver Stone n'a jamais caché ses convictions démocrates, mais sa vision de Bush n'est pas uniquement à charge : il le présente certes comme un homme simple, un fils à papa, n'ayant pas les capacités pour occuper des fonctions aussi élevées, mais aussi comme quelqu'un qui voulait sincèrement faire le bien, abusé par un entourage nocif.
Evidemment, je ne connaissais Georges W Bush que par le biais des médias français, mais "L'improbable président" m'est apparu comme un biopic juste et équilibré.
Oliver Stone propose une mise en scène moderne et efficace, sublimée par une photo élégante et une illustration musicale parfois ironique ("Robin Hood"!).
Le film comporte également un aspect ludique, les comédiens étant grimés à la perfection pour incarner les principaux visages de l'administration Bush. Ainsi, j'ai été particulièrement bluffé par l'abattage de Josh Brolin, impressionnant de mimétisme dans le rôle titre, mais aussi par les prestations de Richard Dreyfus (Dick Cheney), Toby Jones (Karl Rove), Thandie Newton (Condoleeza Rice) ou encore Ion Gruffudd (Tony Blair) - et j'en passe...
Une bien belle réussite pour Oliver Stone, de retour à son meilleur avec "W.", malgré des critiques pour le moins mitigées.