La seule fois durant laquelle j'ai dit "wahou !" à propos de ce long-métrage, c'était lorsque j'ai demandé un ticket au gentil monsieur du guichet du cinéma.
Attention, le film a ses qualités. Il est difficile de remettre en cause le talent de Bruno Podalydès pour diriger ses comédiens. Aussi court que soit leur rôle pour certains et certaines, ils parviennent à exprimer de la justesse. L'ensemble, composé d'une suite de saynètes autour du thème de l'immobilier, à travers les tentatives de vente, par deux agents, d'un appartement moderne et d'une grande vieille demeure cossue, regorge aussi de quelques moments qui sonnent vrai par le geste, par le dialogue, par les imprévus.
On sent la volonté de Podalydès de creuser toutes les strates de la société à travers les possibles acheteurs, de souligner que le sujet ici n'est pas tant la vente de logements que les interactions humaines qui en ressortent.
Reste que le dispositif a ses limites.
Les comédiens, incarnant les potentiels intéressés, ne font acte de présence, pour la plupart, que le temps de faire un petit numéro avant de se tirer (Sabine Azéma et Eddy Mitchell, en vieux couple plus que jamais amoureux, ainsi que Florence Muller, en infirmière déprimée, incarnent les seules véritables exceptions !). Le prétexte est d'autant plus rendu évident par le fait que l'on croise des figures connues. Oh, untel fait son numéro, oh, tel autre fait le sien. Voilà ce que le spectateur que je suis a pensé tout du long.
Au moins, les personnages d'agents immobiliers, joués par Bruno Podalydès lui-même et Karin Viard, auraient pu être approfondis, en trouvant quelques occasions de les montrer un peu autre part qu'autour des deux habitations à refourguer. Le concept scénaristique affiché tacitement n'aurait pas été respecté, certes, mais il y aurait eu un peu plus de chair et une sensation moins pénible de superficialité. Le stagiaire aussi aurait pu être creusé. Et pourquoi foutre la petite amie de ce dernier si ce n'est pour rien en faire au-delà d'une scène, peu originale, vue un milliard de fois dans le théâtre de boulevard.
Bref, Wahou ! peut s'apprécier sporadiquement par une réplique, par une confidence, par un échange, par une situation, par un jeu d'interprète, mais, dans sa globalité, ses défauts sont trop apparents pour déboucher sur un résultat pleinement consistant.