Ciro Guerra est un réalisateur plutôt discret, pourtant *L’Étreinte du serpent * et *Les Oiseaux de passage * sont deux films que j’apprécie énormément. ses productions ont tous un thème récurrent, celui de la sauvegarde d'une culture minoritaire face à modernisation, à l'assimilation. Ciro Guerra présente souvent une photographie exemplaire, une composition riche et quelque fois des plans superbes.
Pour son dernier film, la thématique change et Ciro Guerra se paie le luxe d'acteurs renommés et pas des moindres, le cadre du film change également, il n'est plus question d’Amérique latine mais de l’adaptation d'un roman, situé dans un lieu et une époque vague. Face à ce revirement du thème j’étais plutôt sceptique avant le visionnage.
Aucun besoin de s'attarder sur les acteurs, les 2 acteurs principaux ( Mark Rylance et Johnny Depp) portent leur rôle, leur talent n'est plus à prouver et on le voit bien tout au long du film.
En réalité Ciro Guerra défend toujours sa cause, celle d'une culture minoritaire face à l'aliénation. Les décors sont tous superbes, l'intrigue est plutôt classique mais la narration est maîtrisée et fluide. Le cadre est parfaitement planté, pour augmenter l’immersion le réalisateur montre dans de nombreux plans la vie quotidienne dans cette zone reculée, à cela s'ajoute les décors fourmillant de détails, le tout compose un tableau riche.
C'est un film plein d'humanité qui s'attache à donner une importance aux personnages secondaires, mais c'est bel bien en nous que résonne le message du film, le questionnement du film résonne en nous et Ciro Guerra délivre son message