En attendant les barbares a au moins eu le mérite de me rappeler clairement que je devais absolument voir Le Désert des Tartares. Franchement, le film m'a été très pénible à regarder. L’Étreinte du serpent et Les Oiseaux de passage m'avaient déjà laissé assez indifférent, mais alors là... C'est un peu le même problème qui m'avait sauté aux yeux dans Les Oiseaux de passage où le message était compris très rapidement sans que celui-ci évolue au cours du film.
En attendant les barbares est terriblement figé, désincarné, ça manque de chair, tout est raide dans ce film. Malgré les décors qui semblent naturels, je n'arrive vraiment pas y voir autre chose qu'un pur décor de production de cinéma.
Tout est manichéen, on comprend au bout de 5 minutes montre en main où l'on va. Le magistrat est Bon, il lave les pieds d'une clocharde (comme par hasard une clocharde qui, une fois ses loques enlevées, est une déesse tellement elle est belle !), bonjour la symbolique christique au cas où nous n'avions pas compris que ce personnage était un saint. Puis il y a le personnage de Johnny Depp, un Monstre au service du Mal. Voilà, c'est tout pour sa psychologie. Depp n'a qu'a cacher son non-jeu derrière ses petites lunettes (que je trouve cependant assez stylées), il n'a strictement rien à faire, c'est parfait pour lui. Pas la peine de regarder le film pour Pattinson non plus, il n'arrive qu'au début de la dernière demi-heure du film et n'apporte strictement rien, il sert simplement de faire-valoir scénaristique à notre cher saint qui pourra lui demander comment il arrive à vivre avec sa conscience malgré sa barbarie.
En fait, les barbares, tu vois, bah c'est pas les vrais barbares. Les barbares, ce sont ceux qui sont barbares par leur violence et qui qualifient les peuples différents de barbares. Tu me suis ? En effet, c'est extrêmement complexe comme message, du jamais vu d'ailleurs, heureusement que c'est explicitement souligné par absolument tous les dialogues du film qui n'introduiront jamais de subtilité dans celui-ci. Les dialogues d'ailleurs, parlons-en. Ils sont lents, pas intéressants, du champ/contre-champ basique. Je crois que l'auteur y impose un silence de plomb pour essayer de faire monter la tension ou que sais-je, mais ça ne fonctionne manifestement pas, c'est juste plat. En fait, si, j'ai bien compris que ce silence et cette lenteur servaient à mettre en valeur les actes de barbarie lorsqu'ils arrivent grâce à une sorte de contraste. Mais ça ne suffit pas. Loin de là.