Au sujet de Walk Up, un internaute a noté sur un site anglophone que le film marquait un changement radical dans l’œuvre de Hong Sang-soo, puisque l'on ne s'y soûle pas au Soju mais au vin, blanc puis rouge. Plus sérieusement, le 16ème long-métrage du réalisateur coréen en 10 ans (record mondial ?) reste très familier dans sa forme, composé de 4 chapitres, espacés dans le temps mais pas dans son lieu constant (une grande maison), dans un noir et blanc toujours très seyant. Le personnage permanent du film est un cinéaste, que l'on imagine être le double de Hong, dans une impasse artistique et pas vraiment dans une forme olympique. Comme toujours, ce sont des conversations, presque toutes alcoolisées, qui donnent le ton et le rythme, entre banalité et saillies percutantes. Pas de quoi s'emballer, la structure du film est déjà éprouvée et si l'ambiance plutôt mélancolique ne manque pas d'un certain charme indolent, l'émotion est moins palpable que dans plusieurs opus antérieurs du maître coréen. Mais c'est surtout un film qui dépend beaucoup de l'humeur présente du spectateur, qui ne peut être surpris des motifs travaillés par Hong, peut-être plus paresseusement que dans le passé. Ce qu'il faudrait, sans doute, pour apprécier Walk Up avec des yeux différents c'est découvrir pour la première fois l'univers du natif de Séoul. Mais pour ses suiveurs fidèles, c'est une pierre de plus à un édifice singulier et cohérent, que nous sommes invités à savourer, ou pas, sans risquer la gueule de bois.