Un cinéaste comme personnage principal, une consommation d'alcool à provoquer une cirrhose à tout un troupeau de rhinocéros (petit changement, le vin remplace ici l'habituel soju !) et à aider aux confidences, une photo en noir et blanc (aussi présente que la couleur dans la globalité de la filmo en question !), de longs échanges dialogués qui en disent bien long, au-delà des simples paroles prononcées, un nombre de personnages réduit, des ellipses déstabilisantes, qui arrivent sans crier gare (y compris avec des retours en arrière !), à travers des coupes sèches ou de brefs inserts... ouais, pas de doute, il s'agit bien d'un des trente-six films d'Hong Sang-soo à sortir chaque année.
Ici, on suit, l'air de rien, l'évolution de la vie du protagoniste sur quatre parties, par le biais de ses rapports avec les autres (sa fille, sa compagne, son intrusive logeuse et amie dont on sent qu'elle aimerait être bien plus !), de ses habitudes personnelles, de sa carrière professionnelle, de la détérioration de sa santé, de son vague à l'âme, incapable de savoir réellement ce qu'il veut (mention spéciale à la manière dont il est mis en scène lors du moment durant lequel notre artiste s'allonge, seul et déprimé, sur son lit, s'imaginant en voix-off une conversation avec sa petite amie !), de ses croyances religieuses.
L'originalité de cet opus, c'est que cette fois, on ne quitte pas l'intérieur ou les abords d'un immeuble dans lequel finit par vivre l'objet de notre attention, sur tous les étages (une montée équivaut, symboliquement, à un bond dans le temps !), condensant toute une existence dans les limites physiques des lieux. On reste dans un intérieur pour mieux entrer dans une intériorité.
En résumé, même quand il refait à chaque fois le même film, Hong Sang-soo parvient à se renouveler et à donner quelque chose de différent.