Après avoir lu les critiques/commentaires/avis sur le film ;
Il en ressort qu'il est assez difficile d'en parler. Regardez Walk Up, bien sûr ; ça demande assez peu de courage. Un peu d'investissement, mais c'est pas plus mal.
Bon,
Clairement, j'avoue ne pas spécialement m'intéresser à Hong Sang-Soo ; j'ai jamais détesté, mais j'ai jamais admiré non plus.
Je pense que son travail est admirable malgré tout.
En-tout-cas, Walk Up est assez divertissants.
C'est un peu provocateur, je l'admets ; mais ce serait trompeur de ne pas le dire au moins une fois.
Les dialogues et les relations tissés laissent beaucoup de place au spectateur, tout en lui donnant beaucoup d'idées radicales dans le scénario lui permettant de s'accrocher au cœur de cette maison, les personnages.
Honnêtement, on dit tellement de choses sur le bonhomme Sang-Soo, que je m'abstiendrais d'affirmer de grandes interprétations.
Par contre, les personnages ; c'est pour moi, le cœur de tout le film.
Tous paraîtront, puis reviendront, toujours avec quelque chose qui a évolué, entre eux ; en eux. Et parce que ces gens sont pétris de plein de certitudes et schémas sociaux. Constamment, nous les comprendrons de mieux en mieux et prendrons goût à leurs maladresses et leurs stratégies souvent grossières mais sincères pour arriver à leurs fins.
Très vite, apparaîtra cet enjeu simple et un peu absurde de comprendre ce qui l'on est en train de filmer.
Un peu comme avec Eurêka, ici ; il faudra bien comprendre qu'il ne faut pas trop intellectualiser ce film. Qu'il faut venir avec beaucoup de curiosité et avec peu d'intérêt pour le réalisateur, qui de son côté fait des pieds et des mains pour que la mise en scène soit la moins envahissante possible. Il est une sorte d'entremetteur entre le personnage et le spectateur.
Émue ou non, nous aurons l'occasion d'assister au déroulé sensible d'un quotidien en perpétuelle évolution.
Et oui, même ce qui est lancinant évolue ; et cette évolution charrie une morale au-dessus de chacun des personnages.
"À quoi sert-il d'idolâtrer quelqu'un qui n'est rien d'autre qu'un humain ?" A rien, même à cela, on finit par être fatigant pour celui qui se trouve être mis sur un pied d'estale. Nous sommes des emmerdeurs à ne pas vouloir considérer l'horizontalité de nos rapports humains.
"Qu'est-ce que je veux ? - Être tranquille. Tout seul. - Mais en même temps, j'ai trop la flemme, que dois-je faire ?" Parce que c'est un homme qui a juste peur, et rien d'autre ; c'est un homme qui ne sait plus pourquoi il n'est pas encore mort et pourquoi il est encore vivant à se tuer doucement avec les trucs les plus faciles à introduire dans son quotidien. Comme un petit Sisyphe, l'artiste abrutit a laissé tombée sa besogne parce qu'il ne le faisait que pour s'occuper. "Cette vie est un mensonge".
"Je suis jeune et tout le monde s'en fout de mon avis ; comment parvenir à devenir quelque chose d'adulte et de reconnue ?" En jouant le jeu, mais après tout ; je n'en ai pas tant envie que cela.
"J'aime la vie." Elle a son restaurant, elle aime les films de son mec ; elle aussi a un moment voulu être artiste. Mais elle va mieux.
Au fond tout cela pour ne dire que comme Kafka ; Hong Sang-Soo souhaite un jour faire son potager et arrêter de faire de l'art. Mais en même temps, c'est tellement nécessaire. Continuons à puiser l'énergie de vivre dans le désir de l'autre. L'autre, ou celle qui s'accommode de choses simples, sans noblesse ; mais avec plein de relief.
L'immeuble ne représente que le décor, le décor matériel rêvé pour raconter cette histoire ; et c'est tout. Pas besoin de symbole à cette histoire de l'absurde. Car aussi, il n'y a pas d'absurdité dans un objet symbolique.