Je pourrai plus dire que tous les Allemands sont des nazis, maintenant…
Je n’attendais rien de Valkyrie. Mais alors vraiment rien. J’avais déjà entendu parler de l’opération, certainement en cours d’histoire il y a très longtemps de cela. Et c’est tout. Je ne l’aurais jamais regardé si on ne me l’avait pas ardemment proposé. Et j’aurais assurément loupé quelque chose.
Car dès le début, j’ai été happé. Happé dans cette mission suicidaire, à la fois simple de par son but et terriblement complexe dans sa réalisation. Happé par cette ambiance indescriptible de complots et de tensions au cœur d’une Allemagne déchirée. Car tout le génie du film repose là-dessus. L’opération Valkyrie, cet attentat contre Hitler, a réellement eu lieu. Or, on sait tous comment s’est terminée la Seconde Guerre Mondiale, et le Reich. Et ce n’est pas un complot formulé par des Allemands qui a déchu le führer.
Alors on regarde. On regarde l’extraordinaire Stauffenberg, et ses alliés du gouvernement et de l’armée préparer leur plan, si minutieux qu’il semble parfait, si minutieux qu’on en vient vite à se demander comment cela peut échouer. Si minutieux que dans n’importe quelle fiction, il réussirait.
Et alors que le film progresse, on se met à espérer l’uchronie. On se met à espérer une déformation de la réalité, une réécriture de l’histoire. Le plan ne peut que marcher, la mission ne peut que réussir. La tension monte. On sait que l’opération a échoué. On ne sait pas comment. On ne sait pas quand. Alors on attend. Plus le temps passe, plus tout semble parfait, plus l’uchronie semble inévitable.
Viendra-t-elle ?
A voir sans rien en savoir, pour découvrir cette facette complètement occultée de l’Allemagne Nazie, et ce complot extraordinaire, prenant et stressant au possible, mené d’une main de maître… bien qu’amputée.