Wall Street transpire les années 80 de toutes ses pores pelliculaires. C'est d'autant plus criant quand ça évolue dans des milieux qui ont les moyens de montrer qu'ils ont les moyens. Coiffures, décorations, accessoires divers et variés, on est au cœur d'un bling bling antique qui fait un peu pouffer aujourd'hui, ce qui ne devait pas être l'objectif alors.
Oliver Stone aime faire des films qui ont un message d'une portée (plus ou moins) politique, sociale, sociétale. Avec Wall Street, c'est presque trop facile pour lui. Explorant l'univers des boursicoteurs et hauts magnats financiers aux dents de requins acérées, il dézingue à tout va le milieu financier américain...
... Ce n'est pas pour rien que le chevalier blanc final est britannique.
Niveau casting, on a droit au fils Sheen dans le rôle principal, avec le père Sheen lui donnant la réplique, justement en tant que papounet. L'air de rien, les voir tous les deux à l'écran a un certain cachet. Le problème étant que le père écrase de sa classe le jeu somme toute moyen du rejeton. Et puis on a Micheal Douglas dans le rôle de Gordon Gekko. Composant un personnage détestable en tous points, arrogant, méthodique, manipulateur, capables d'excès de colère terribles, il éclabousse la pellicule de sa présence, on en veut toujours plus.
Globalement, Wall Street se regarde sans difficulté malgré le temps passé. Le message (Méchante finance ! Méchante !) est implanté dans le cerveau du spectateur à coups de marteau piqueur sans aucune subtilité, mais ça se pardonne tout à fait.