Le film emblématique de l'époque où les yuppies manhattannites dominaient le monde. Gordon Gekko est un personnage fabuleux, fascinant, séduisant et inquiétant à la fois.
C'est l'histoire de Bud Fox (Charlie Sheen), un jeune trader aux dents longues venu du Queens, et qui espère gravir 4 à 4 les marches de l'échelle sociale. Et il espère que la légende vivante de Wall Street, Gordon Gekko, l'y aidera, s'il parvient à capter son attention. Parce qu'à 25-30 ans, c'est un peu la honte de demander 300 balles à son père, mécano syndicaliste pour Delta vivant dans le Queens. C'est un peu une histoire de grandeur et décadence, dans laquelle Gordon Gekko fait miroiter un monde scintillant à son jeune protégé, le séduit avec de beaux lofts sur la 5e Avenue et des jolies blondes décoratrices/décorations d'intérieur (Darryl Hannah, vulgaire à souhait, dans ce rôle). Et ça marche, en dépit des lamentation d'un père qui a gardé les pieds sur terre (Martin Sheen). Deux figures paternelles s'affrontent pour façonner Bud Fox, et au-delà de ça, deux systèmes de valeurs aux antipodes l'un de l'autre. Et nous aussi, on est fascinés par ce monde où tout semble facile et surtout l'argent.
Ce qu'on ne comprend pas, ou alors trop tard, c'est que tout ça n'est qu'un jeu. Cynique, certes, mais un jeu quand-même. Finalement, plus que l'histoire de Bud Fox, on comprend que c'est l'histoire de Gordon Gekko, ce formidable salopard, manipulateur au point de nous convaincre que l'avidité a bâti des Empires (dont le sien). Greed, for lack of a better word, is good. Véritable incarnation du capitalisme américain, Gekko est devenu une icône de la culture populaire. Le film a vieilli, mais pas lui (Jay-Z le cite dans un de ses morceaux, parmi un hall of fame des New Yorkais mythiques).
Michael Douglas, qui a gagné un Oscar pour ce rôle, est fabuleux.
Martin Sheen est fabuleux.
Charlie Sheen est à chier.
(certains gênes ne se transmettent pas) (c'est con)