La critique avec des images, c'est ici !
J’espérais que le cinéphile prétentieux et amateur de whisky laisse place, pendant les 123 minutes de visionnage, au p’tit gars que j’étais, curieux et consommateur de sucre (pur, sans glaçons svp). C’est ce qu’il s’était passé avec le dernier Star Wars, et j’avoue : ça n’arrive pas assez souvent. Alors, ça a marché ? Nnnnnnnon. Enfin pas tout à fait.
On est loin des bouses du milieu (pour se marrer, citons-en un : « Mortal Kombat » ; hahaha, qu’est-qu’on rigole !). Les orcs ont de la gueule ; les chorégraphies de combat et les batailles sont chouettes et font échos aux cinématiques de la licence ; les décors, fidèles aux jeux, sont beaux et les joueurs s’y repèrent ; la direction d’acteur et la mise en scène sont assez maîtrisées ; le fan service est bien dosé. Duncan n’a pas violé l’univers Warcraft. Tous les enjeux des jeux-vidéo semblent présents, que ce soit la dualité particulière entre orcs et humains, les conflits internes au sein de l’alliance, la lutte sociale des murlocs au sein des communautés d’Azeroth (private joke). On se rend bien compte qu’ils ont travaillé main dans la main avec Blizzard. « Warcraft : Le Commencement » est un divertissement de bonne qualité, et à aucun moment je me suis ennuyé ou senti exaspéré. C’est important de le préciser, parce que je ne me suis toujours pas remis de la trilogie du Hobbit (par dénis, j’avais refusé d’enlever mes lunettes 3D pendant plusieurs jours, attendant la vraie projection du troisième opus qui n’est jamais venue, car il n’y a pas de vrai film pour le Hobbit, pas pour moi, jamais, berk).
Alors, qu’est-ce qui ne va pas ici ? Déjà, j’ai du mal avec le personnage de Lothar, commandant humain. Je le trouve trop plat, trop léger, pas assez mature et sérieux ; et c’est le cas de certains de ses compagnons qui ont certainement pris trop de stresam avant l’invasion des orcs. Peut-être que c’est un problème de casting et que Travis Fimmel a du mal à considérer tout ce qui n’a pas de rapport à Odin. C’est emmerdant parce qu’en cas de deuxième film, il sera encore là, et c’est un héros important de la chronologie. Seul l’apprenti mage, Khadgar, déteint de toute cette joyeuse communauté, on comprend mieux pourquoi il s’est barré du Kirin Thor. Tout ceci s’oppose à l’énorme charisme des orcs, qui semblent plus humains que les humains quand il s’agit de sentiments, de fidélité, d’amitié, d’arrachage de tripes. Du coup je me suis senti plus concerné par les intérêts de Durotan, père de Thrall, que par celui des humains, et c’est dommage, parce qu’on a deux camps (horde et alliance) ayant tous deux une importance égale dans la chronologie Warcraft et des raisons légitimes pour se battre. Ce qui sauve l’empathie pour les orcs c’est Garona, la métisse qui a le cul entre deux chaises, et le bébé Thrall qui doit être protégé et qui sera plus tard SPOIL le chef de guerre de la Horde dans Warcraft III
En parlant des orcs, ils sont bien numérisés, comme la plupart des créatures. Néanmoins, on aperçoit ici et là quelques imperfections qui, sans gâcher le plaisir, rappellent qu’on est bien sur un fond vert. D’ailleurs, le fait de voir des humains en chair et en os côtoyer ces orcs de Warcraft donne une impression bizarre. Les paysages et décors sont très colorés, Azeroth peut être très exotique par moments et tout ce qui révèle de la magie brille de milles feus acidulés avant de tout faire péter. Je ne dirais pas que c’est un défaut, c’est un des aspects de l’univers Warcraft, mais par moment on n’est pas loin de l’effet « Space Jam ».
La bande originale, quand à elle, n’est pas mauvaise, mais elle est loin de ce que Blizzard a l’habitude de nous sortir. Les musiques de WoW en particuliers sont géniales, mais celles du film sont beaucoup moins charismatiques, d’autant qu’il ne me semble pas avoir reconnu certains leitmotivs des maps des jeux.
Enfin, je suis un peu déçu par le duel final, trop court, qui aurait pu être ultra-épique.