Il faut savoir que Waterloo Bridge a été tourné avant l'application du code Hayes, celui qui bridera (et exaltera) la liberté créatrice de beaucoup de cinéastes, ce qui vaut une introduction où Mae Clarke, qui joue le rôle d'une danseuse à la Joséphine Baker, apparait avec un soutien-gorge transparent, et pire que tout, elle a le dessus sur le soldat dont elle tombera amoureuse !
Cet homme, joué par le peu connu Douglas Montgomery, est aussi très bon, car sa couleur de cheveux et son apparence juvénile le font paraitre tel un ange venu résoudre les soucis de la jeune femme, empêtrée dans ses impayés de loyer et vivant chichement, mais avec son franc-parler qui emporte tout lors de scènes de confrontations formidables.
C'est un mélo, et dieu sait que j'aime le genre car il est extrêmement malléable, qui montre bien les convenances sociales de l'époque (1ere guerre mondiale), et où l'amour est difficile à éclore en temps de guerre.
On voit d'ailleurs comme principal décor de Londres le pont de Waterloo, qui est ironiquement là où tout commence et tout finit, avec une conclusion très amère.