Ceci n'est pas une critique, mais une anecdote de tournage de Week-end à Zuydcoote relevée par l'auteur Philippe Lombard dans le livre 300 anecdotes de tournage. Le Cinéma comme vous ne l'avez jamais vu aux éditions Hugo Image.
"En préparant Week-end à Zuydcoote (1964), sur la bataille de Dunkerque, Henri Verneuil savait que les scènes de bateaux, de bombardements, de mouvements de troupes, etc., seraient difficiles à tourner. Mais il n'avait pas prévu qu'en engageant Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, François Périer, Pierre Mondy et quelques autres, il se retrouverait avec une bande de gamins sur les bras. Des sales gosses qui aspergent d'eau les policiers protégeant le tournage, lançant des pétards aux pieds de Madame la maire venue se plaindre du bruit des explosions, sortent des énormités au moment de jouer la scène... (Mondy finira par se mettre du coton dans les oreilles.) Lors d'une séquence, Marielle doit récupérer le portefeuille de Périer sur son cadavre et y trouver la photo de sa femme. En arrière-plan, des soldats marchent, un avion pique et bombarde la plage, bref c'est un plan compliqué. "Quand tout fut prêt, raconte Verneuil, j'ai dit : "Moteur !", Marielle a joué merveilleusement la scène, il a ouvert le portefeuille et a hurlé: "Oh non ! Arrêtez1 !" Et l'acteur de se tordre de rire... Pas de quoi, pourtant, puisqu'il faut tout recommencer. Que s'est-il passé ? Le portrait de l'épouse chérie a été remplacé par une photo disons... olé-olé ! "J'ai crié : "Jean-Paul !" Et lui, innocemment : "Mais pourquoi tu me regardes comme ça2 ?" C'est vrai, ça ! Où sont les preuves ?"
1-2. Philippe Durant, Belmondo, Robert Laffont, 1993