Weekend of a Champion (Version 2012) par Jean-Luc-Godzillard

1971. Roman Polanski est encore le veuf de Sharon Tate et pas encore un pédophile en fuite. Il fraye avec la jet-set et se prend de passion pour le sport auto, devenant pote avec le dernier champion de F1 en date (et accessoirement le mec en train de révolutionner la discipline): Jackie Stewart. Et Polanski de se dire que ce serait cool de faire un docu où il suivrait Stewart durant un week-end. Il produit donc le truc, et apparait à l'écran, comme pote de Stewart et candide de service auquel l'écossais va pouvoir faire étalage de sa science de la course.

Le docu dure une heure et il est vraiment cool. Parce qu'il y a déjà l'ambiance de ce tournant 60/70's qui est, selon moi, l'apogée de la civilisation et de la culture occidentale. Tout est beauté, simplicité, insouciance (ou presque...).

Parce que Stewart est un bon client, sympa, drôle, accessible, sans fard. Parce que la F1 à l'époque est encore une affaire d'artisans qui expérimentent, apprennent sur le tas, que les bagnoles ne sont que des assemblages de tubes et de tôles d'alu où on fourre un pilote, un moteur harnaché dans le dos.

Parce que ce n'est pas un film béat d'admiration pour le sport, et que Stewart y montre déjà ce qui fera sa légende: son perfectionnisme, son professionnalisme, et son engagement en faveur de voitures et de circuits plus sûrs.

Et c'est d'ailleurs ce qui ressort de la dernière partie, car il reste une petite demi-heure de film où Polanski et Stewart se retrouvent, 40 ans après, parle du film, et de tout ce qui a changé entretemps dans le sport. Pas la partie la plus intéressante, mais pour qui n'en a rien à carrer de la F1, c'est pas mal.

Bref, un docu en forme de capsule temporelle, ce qui fait toute sa valeur.

Créée

le 24 oct. 2024

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