Un buzz très bien orchestré, une affaire politique récente, le come-back d'un poids lourd (sans mauvais jeu de mot) du cinéma français et une bande-annonce alléchante, le film d'Abel Ferrara (réalisateur du "culte" mais pas génial "Bad Lieutenant") sur l'affaire DSK est sorti ce week-end en VOD. Mais alors qu'en est-il de ce "Welcome to New-York" ?
Autant être immédiatement direct, c'était très mauvais. L'audace d'Abel Ferrara à montrer, de manière si crue, les déboires sexuelles d'un homme puissant, est quelque chose d'appréciable. Du moins, au début. Puisque le long-métrage de Ferrara ne sera qu'une succession de scènes provocantes, servant juste à faire parler du film lors de son passage à Cannes, ce qui sera lassant et énervant. Non pas que la provocation au cinéma ne me dérange, cela peut être très réussi parfois ("Irreversible" ou "Salo ou les 120 Jours de Sodome" en sont de parfaits exemples), néanmoins, être sulfureux pour ne rien dire si ce n'est d'en rajouter grossièrement sur un homme, ayant commis des actes horribles, certes, mais qui n'en méritait pas tant, c'est agaçant.
Parce que vient le problème suivant : Le traitement de Dominique Strauss-Khan. Ce n'est pas une personne parfaite, je veux bien le croire et en aucun cas je n'approuve ses différentes histoires, toutefois, il est difficile de croire ce qu'il s'est réellement passé dans le film. Utilisant un prétexte minable pour ne pas avoir de poursuites (bien que ce soit raté vu l'actualité), le film se permet de montrer DSK, ah, je veux dire, "Monsieur Deveraux", sous le pire des jours. Un homme affreux, n'ayant rien à faire de sa femme et de la condition même de la femme. Ce n'est qu'un homme pouvant tout faire suite à sa puissance et c'est assez gênant de voir ça. Malgré cela, il faut quand même saluer l'incroyable performance de Gérard Depardieu, qui nous livre tout de même une performance assez intense et excellente, malgré une tendance à surjouer vers la fin. Concernant le personnage d'Anne-Sinclair ou plutôt "Simone", on tombe dans les clichés de la femme manipulatrice et pour qui les problèmes ne sont résolues qu'avec l'argent.
Après, le film est mauvais pour sa prétention à vouloir faire "un chef d'oeuvre sulfureux" alors qu'il en est rien. C'est mal filmé, aussi immonde qu'un film érotique le dimanche soir sur D17, (Quoique, on m'aurait rien dit ! Si ça se trouve, c'est un mauvais porno qui devait passer sur D17 !) et c'est ennuyeux. L'audace est appréciable au début du long-métrage mais au bout d'une demi-heure, on en peut plus. En faite, ce film a exactement le même cas que "The Canyons" de Paul Schrader, sorti en Février dernier. C'est alléchant, on a très envie de le voir mais le film se révèle être une abomination.
"Welcome to New-York" est donc mauvais, malgré l'excellente interprétation de Depardieu, et prouvera qu'un buzz réussi ne signifie pas un bon film...