Je dois vous le confesser, je m'attendais à une bouse. Les notes SC, les critiques n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère et je pense que c'est à cause non pas du film, mais du sujet que le film se prend des baffes.
Ferrara dresse à travers la tristement célèbre affaire de l'hôtel Sofitel un portrait de DSK. Dès le début du film, il stipule longuement que c'est sa vision, son interprétation, qu'il le fait jouer par un acteur qui a un parti pris. L'auteur est l'on ne peut plus honnête avec nous. Le film est très surprenant dans sa forme, tantôt original, tantôt reprenant les codes des émissions/films/séries judiciaire, le tout enrobé dans une photographie somptueuse aux cadres vraiment beaux... Le film brille vraiment dans ses dialogues qui sont écrits avec une justesse et une pertinence qui m'a rappelé le cinéma du Nord (la bande à Groland, le Dogme ou encore Bouli Lanners). Les situations sont constamment imaginées pour rendre mal à l'aise, épargnant personne. Si l'on peut reprocher à Ferrara de rajouter une scène ou deux rien que pour nous montrer des nichons et du sexe, il faut avouer que sa caméra se déplace avec finesse toujours entre distance et intimité. Je rajouterais que les lumières rappellent le Dogme dans son génie d'économie.
J'ai vraiment aimé le film malgré un milieu un peu long. La façon d'aborder les évènements, la psychologie et les relations entre les personnages sont loin des centaines de biopics que l'on nous sert généralement. Et puis, bon bah on a le droit à un Gégé en forme, qui s'éclate et qui semble beaucoup aimer ce qu'il fait (toucher des culs principalement). Jacqueline Bisset est un peu là parce que Nostalgie et parce que je ne sais pas trop. Elle oscille entre un jeu vraiment convainquant et des intonations de voix bizarre (surtout quand elle parle français) qui rappelle que l'actrice est anglaise.
Alors, oui, le film est ambigüe et peut sembler racoleur à cause de la communication autour, oui parler d'un tel sujet c'est dangereux. Là où le film pourrait être sexiste, je trouve que Ferrara rappelle vraiment la culture du viol dans une scène qui peut sembler bonus et des plans sur des manifestants. L'auteur aurait clairement pu faire un film sexiste sans ces éléments qui pénalisent violemment la pratique (en plus du viol en lui-même, très brutal, animal et glauque). Là où le long-métrage marche aussi très bien, c'est dans la gestion du son, un peu à la Dogme (encore), très sobre, très cru.
Non, franchement, je ne comprend pas (je n'ai pas encore lu les critiques négatives pour ne pas être influencé dans la mienne) pourquoi SC le lynche comme ça. Bisous