Quatre enfants/adolescents, après une humiliation sur l’un d’entre eux, cherchent à se venger en prenant l’arme de service du père de l’un d’eux. Malheureusement, celui-ci est perdu et doit être retrouvé, sinon ces pauvres vont se faire taper sur les doigts.
Jamais un film n’a réussi à provoquer un tel sentiment de malaise dans les salles sombres. Il nous est donné l’impression que tout ce qui forme le film a été choisi afin de le rendre le plus détestable au possible. Les personnages principaux sont insupportables au possible alors qu’on nous demande en permanence d’avoir de l’empathie pour eux. L’histoire n’a aucun intérêt du début à la fin et se termine sur une morale plus que douteuse : on semble assister à un mélange de La Haine, La Folle Journée de Ferris Bueller et Les Beaux Gosses, mais donnant un résultat charcuté, cicatrisé et tout bonnement horrible.
Quelque chose ressort alors grandement dans ce film. En effet, celui-ci semble avoir entre 20 et 25 ans de retard, passant du cliché de la vision européenne du rappeur U.S. des années 90 à la Tupac au cliché des fans de Marilyn Manson de l’époque. Et le problème, c’est que le film joue la carte du 2.0, avec la mise en avant d’Internet, des discussions instantanées, de YouTube… Ces éléments permettent justement d’avoir accès aux tendances iconiques des Etats-Unis, mais ici, la jeunesse est montrée justement comme si elle n’y avait pas accès. Cela donne alors l’impression que le film se tire lui-même une balle de fusil à pompe dans le pied tellement il s’enfonce dans ces clichés qu’il a mis en place.
D’ailleurs, le film se dit également comique. Malheureusement, toute tentative d’humour dans celui-ci est complètement plombée par la lourdeur des gags, passant de nouveau par des clichés et tournant rapidement en rond autour de blagues type pipi, caca, prout. Mais surtout le caca, et le film appuyant tellement sur cet élément, il semble revendiquer lui-même d’être l’excrément sur lequel il base sa drôlerie.
Il est triste de voir que pour un premier film et malgré des participations en tant que monteur sur de nombreux autres tournages, Benjamin Weill nous livre une œuvre autant frustrante que mal orchestrée.