En Amerique, tout est possible

Roméo et Juliette est adapté et transposé dans un New York des années 50 dans cette sublime comédie musicale de 1961. Je dois dire que j’ai passé un excellent moment. J’adore ce genre de film et West Side Story est franchement réussi. C’est du grand spectacle. Tout y est.

L’histoire est simple : deux bandes rivales (des américains et des immigrés portoricains) s’affrontent dans les rues des New York, mais un jeune homme et une jeune femme de chacun des camps tombent amoureux ce qui créait des tensions dans leurs entourages.

À ce thème universel (l’amour impossible), s’ajoutent le chant et la danse, dans des chorégraphies ingénieuses, et des tableaux enchanteurs. Si les chansons peuvent nous paraitre un peu datées, elles ne sont pas pour autant périmées, mais plutôt empreintes d’une nostalgie réconfortante. J’ai aussi beaucoup apprécié les décors, sublimes, et surtout les jeux de lumière, le cadrage et la manière de filmer. L’aspect technique de ce film est incroyable pour l’époque. Aussi, on ne manquera pas de relever de nombreuses séquences ayant sans aucun doute inspiré d’autres œuvres. Celle qui m’a le plus marqué est la chanson Cool et sa chorégraphie moderne, qui, indéniablement, a été empruntée par Michael Jackson pour son merveilleux clip Bad.

Les thèmes abordés sont profonds, et j’ai eu quelques frayeurs avec le sujet du racisme, latent tout le long du spectacle. Heureusement, l’œuvre raconte et dénonce, mais ne tombe jamais dans le piège de prendre partit. Aussi le lieutenant Schrank, décrit comme un raciste minable, ne pousse jamais la chansonnette. C’est ce que je redoutais, car je me suis dit, si les racistes se mettent à chanter ça va gâcher mon plaisir. Il faut dire que ce sujet, qui est tout de même le sujet de fond de cette œuvre, au premier abord se prête très mal au genre. J’ai même été un peu mal à l’aise lors de la première partie, mais la seconde, excellente, m’a convaincu grâce à la beauté de son message.

En ce qui concerne les défauts, j’ai trouvé que le rythme était inégal, par moment (lors de la première partie) je me suis, non pas ennuyé, mais un peu désintéressé de ce que je voyais. Il faut dire que lorsque j’ai compris qu’il s’agissait d’un Roméo et Juliette moderne je n’ai pas trouvé l’idée très bonne, et j’ai même été un peu déçu pour tout dire. J’aurais préféré une histoire tout à fait originale, car pour le public qui connait un minimum ce classique, les événements du film seront connus d’avance.
Ce n’est pas très embêtant en soi, car c’est surtout l’ambiance visuelle et musicale de l’œuvre qui fait tout son charme. Un peu comme un clip géant. Chaque plan semble avoir été étudié avec soin. Le film déborde d’idée et de trouvaille.

Enfin, le casting est juste parfait. Natalie Wood est lumineuse. Richard Beymer est beau, mais certaines de ses attitudes ne m’ont pas franchement convaincu. Rita Moreno perce l’écran. Elle est magnifique. Je ne citerais pas tout le reste du casting, mais je préciserais qu’il fait cor dans l’excellence.

Ce film est tout simplement sublime.